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No body, no crime ♪ :: 

Demons & Angels

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50 states of American Dream

 
Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# No body, no crime ♪Mar 12 Oct - 10:46
Les bureaux de la CIA étaient en ébullition ce matin ; le directeur passait des coups de fil, des meetings et des demandes de renseignements étaient demandés. La NASA avait contacté le président pour signaler une anomalie grave et il s’était ensuite tourné vers son agence de renseignements. Au départ, personne n’avait compris pourquoi une affaire spatiale concernait l’agence, hormis l’apparition de petits hommes verts, avant que les points s’éclaircissent. L’espace d’un instant, la gravité avait brutalement changé, laissant deviner un trou noir, ici sur Terre. La mesure n’avait duré qu’une seconde ou deux mais l’anomalie avait semblé suffisamment grave pour demander investigation. D’après les données de localisations de son épicentre, Salt Lake City semblait toute désignée. N’était-ce pas là-bas qu’un laboratoire travaillait sur l’antimatière ? Que la directrice de recherche était apparue à la radio cinq jours plus tôt en décrétant qu’elle allait tenter d’invoquer des fantômes à l’aide d’une machine révolutionnaire à peine terminée ? Pour la CIA et les juges, les preuves étaient suffisantes pour s’octroyer un petit mandat d’investigation.

Il ne se passait jamais trop rien au bureau de l’Utah. L’état d’Amérique était bien tranquille, à part quelques apparitions de soi disant OVNIs par la population. Aujourd’hui pourtant, lorsque Cassidy, un latino aux cheveux bouclés arriva en salle de réunion, le problème semblait bien réel et tangible. Le directeur de la CIA était projeté sur un mur, tranquillement assis dans son bureau à des milliers de kilomètres de là. Sa coéquipière Jesse, une blonde aux froids yeux bleus, était déjà présente, ainsi que ses supérieurs. Un signe de tête suffit pour qu’il s’installe à côté de sa partenaire.

- Bien, maintenant que nous sommes tous présents, nous pouvons commencer, la session est ouverte, déclara le commandant du bureau.

La salle était bien sûre ultra sécurisée. Pas de fenêtres, elle était vérifiée régulièrement pour occulter la présence de micros ou de petites caméras. Les briefings devaient se tenir dans le plus grand secret. Ce qui se disait dans cette salle ne concernait que ceux qui étaient présents et les deux collègues étaient un peu nerveux ; cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas mis les pieds ici pour une réelle mission.

- Avant-hier, en fin de matinée, la NASA à détecté une anomalie gravitationnelle ayant dépassé un seuil de puissance et de proximité suffisamment important pour en alerter Monsieur le Président, débuta le Directeur Général de sa voix grave. Cette anomalie à eu lieu sur Terre, plus précisément à Salt Lake City et nous soupçonnons le laboratoire de Madame Fanella Ozark d’en être responsable.

Des images de la ville, du laboratoire ainsi qu’une vue satellite s’affichèrent à côté de la vidéo en direct. Aucun dommage ne semblait avoir été causé au bâtiment vu de l’extérieur. Jesse hocha la tête, par curiosité elle avait suivi l’émission de radio. Cassidy, lui, prenait les informations comme elles venaient. Pendant ce temps, le directeur poursuivait.

- Elle à eu les accords et subventions nécessaires pour ses recherches mais il se pourrait que la machine qu’elle se vante d’avoir créé ait causé ce problème. Vous allez devoir enquêter sur la source et les causes du problème. L’affaire est suffisamment grave pour avoir menacé l’humanité l’espace d’un instant.

- Bien, Monsieur le Directeur, confirma Cassidy tandis que Jesse notait l’adresse et les noms qui apparaissaient à l’écran de manière codée.

Ils ne seraient pas trop de deux pour interroger les différentes personnes au sein de ce laboratoire et éventuellement leur tirer les vers du nez. Quelque chose d’apparemment aussi grave ne pouvait pas réellement rester impuni.

- Si cette machine fonctionne effectivement, commença le comandant dont le visage trahissait une intense réflexion. Peut-on y trouver un intérêt militaire ? Doit-on la réquisitionner ?

- Une arme qui provoque des trous noirs ne nous serait d’aucune utilité Monsieur Isaac, elle ne créerait que des problèmes et de l’intérêt inutile venant des autres organisations mondiales. Pour l’instant et en l’état, je ne vois pas comment elle pourrait nous servir.

L’intéressé ne sembla pas mal le prendre, hochant simplement la tête, acceptant la réponse à son idée. L’idée de pouvoir contrôler des fantômes pouvait être une innovation utile pour la CIA mais effectivement, si la machine n’était pas au point, elle présentait plus de risques que d’avantages. Il valait peut-être mieux la démanteler que l’utiliser. Ce qui était aussi le point de vue de Jesse et Cassidy qui écoutaient religieusement. Le directeur sembla soudain hésiter, regardant les dossiers sur son bureau avec une moue à la fois pensive et ennuyée.

- Un problème Monsieur le Directeur ? demanda Isaac.

- J’hésite à ressortir une Cold Case assez compliquée mais… ne tirons pas de conclusions trop hâtives. Si cette chercheuse a effectivement réussi à entrer en contact avec des fantômes, tâchez d’en apprendre les noms.

Les deux agents chargés de l’affaire hochèrent la tête. Quand on faisait ce métier, il fallait à la fois croire à tout et à rien du tout. Les histoires de fantômes leurs passaient habituellement par-dessus la tête et voilà qu’ils faisaient partie de leur enquête maintenant. Si le directeur demandait des noms, cela cachait forcément quelque chose. Un travail de dénichage parfait pour des espions. Le briefing se termina tranquillement et les coéquipiers s’en allèrent récupérer leurs badges de fonction et armes de service. Salt Lake City était à deux heures de route et ils empruntèrent une voiture passe partout pour se fondre dans la masse. Rien dans leurs habits n’indiquaient leur appartenance à une quelconque organisation, Cassidy portait un jean et un haut noir, Jesse son habituel tailleur bleu et ses lunettes de soleil. Tout était fait pour qu’ils passent inaperçus et aient l’air plus avenants. Les interrogatoires avec une lame braquée dans les yeux, c’était un peu démodé.

- T’y crois à cette histoire de fantômes ? demanda-t-elle lorsqu’ils furent sur l’autoroute.

- Ben j’en sais rien… ça se pourrait en vrai avec les progrès technologiques qu’on fait.

- C’est malsain moi je trouve, ils feraient mieux de les laisser là où ils sont.


Le brun haussa les épaules. Il était clair que jouer avec des forces qui les dépassaient pouvaient mener à de terribles conséquences. Et en même temps l’humain avait ce besoin inhérent de savoir pour se rassurer et maîtriser son environnement. Tout ce qu’il espérait de son côté, c’était que l’enquête se passe bien et qu’on ne les mène pas en bateau. S’ils devaient rendre compte jusqu’au Directeur Général, c’était peut-être l’enquête de leur carrière qui se jouait là.

Salt Lake City leur ouvrit les bras en début d’après-midi et après une lente progression dans une circulation dense et compliquée, ils purent enfin se garer non loin du laboratoire. Ils l’observèrent quelques minutes sans voir trop de monde y entrer ou en ressortir. Pas de voitures de police non plus, signe que l’incident devait être passé plutôt inaperçu pour le reste de la population. Les deux comparses sortirent du véhicule et allèrent sonner à la porte principale, attendant patiemment jusqu’à ce que quelqu’un leur ouvre.

- Bonjour, commença l’homme avec un sourire qui se voulait rassurant mais pas trop. Je suis l’agent Cassidy et voici ma collègue, l’agent Jesse. Nous sommes de la CIA.

S’exécutant presque mécaniquement, ils sortirent chacun leurs badges avec les tampons et accréditations nécessaires. Ils avaient même leur mandat, que la jeune femme blonde tenait contre elle dans une pochette plastifiée.

- On nous a signalé un incident qui aurait eu lieu ici il y a trois jours de cela. Nous voudrions vous poser quelques questions et nous entretenir avec madame Fanella Ozark, directrice de ce laboratoire. Est-elle ici ?
Eugène (The Sorrow)
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Ven 15 Oct - 17:03
La secrétaire du laboratoire avait toujours l’air débordé. Petite et blonde, sa voix fluette tendait à exaspérer ses interlocuteur malgré sa grande gentillesse. Elle avait été choisie car elle respectait les protocoles à la lettre et contrairement à ce que son apparence pouvait laisser penser elle ne se laissait jamais impressionner. Aussi, malgré le caractère surprenant de cet appel, elle y répondit comme elle l’aurait fait pour n’importe quel autre interlocuteur qui cherchait à entrer dans le laboratoire.

- Bonjour, commença l’homme dont le sourire s'afficha sur la caméra. Je suis l’agent Cassidy et voici ma collègue, l’agent Jesse. Nous sommes de la CIA.

Tranquillement, la jeune femme constata la présence effective de leur badge grâce à la caméra de surveillance. Elle haussa un sourcil parfaitement dessiné et nota rapidement les noms des nouveaux arrivants sur son registre des demandes d’entrée.

- On nous a signalé un incident qui aurait eu lieu ici il y a trois jours de cela. Nous voudrions vous poser quelques questions et nous entretenir avec madame Fanella Ozark, directrice de ce laboratoire. Est-elle ici ?

La réponse à cette question était facile à trouver dans les registres des présences et absence.

- Une seconde… demanda-t-elle.

Apparement la chef du laboratoire n’était pas présente sur le site aujourd’hui. La secrétaire garda son même ton poli mais sans âme.

- Malheureusement Fanella Ozark est absente actuellement, elle est en congés tout cette semaine. Souhaitez vous malgré tout entrer  ? Si oui, je peux vous faire patienter dans le sens et faire venir Jonathan Samson le second du laboratoire ?

Le SAS était une grande pièce au carrelage gris avec presque aucun meuble si ce n’était des fauteuils en simili cuir blanc. On aurait pu prendre les images ou mur pour des peintures abstraites mais si l’ont y regardait de plus près, il s’agissait en fait de modélisation d’évènements physiques de l’infiniment petit. Ces reconstitutions portaient des noms tels que « percussion de deux protons » «Fission d’atomes » ou encore « Ubiquité d’électron ».

Ils attendirent une bonne vingtaine de minute avant qu’un grand bis ne fasse sursauter les deux agents. La monumentale double porte qui leur faisait face s’ouvrit, dévoilant un poste de sécurité muni de machines à détection comme dans les aéroports. L’homme qui franchit les portes affichait un air anxieux. Il passa une main nerveusement dans ses cheveux bruns, avant de serrer les leurs un peu trop énergiquement.

- Bonjour, je suis Jonathan Samson. Je suis responsable du laboratoire en l’absence de Fanella Ozark. La CIA alors hein.. ah ah… que puis-je faire pour vous ?
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Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# Re: No body, no crime ♪Sam 16 Oct - 19:43
Les deux agents furent accueillis par une secrétaire cachée derrière une caméra et un interphone. La sécurité se permettait au moins d’être au même niveau que l’importance de ce qui se cachait dans ce laboratoire. Ils ne laissaient pas entrer n’importe qui. L’incident avait donc eu lieu en présence de personnes certainement habituées mais ni Cassidy ni Jesse n’allaient sauter aux conclusions trop vite. Ils n’étaient là que pour récolter des informations. Ce fut tout naturellement qu’ils demandèrent à parler à Fanella Ozark, directrice des recherches et la voix qu’ils entendirent les fit patienter l’espace d’un instant.

- Malheureusement Fanella Ozark est absente actuellement, elle est en congés tout cette semaine. Souhaitez-vous malgré tout entrer ? Si oui, je peux vous faire patienter dans le sas et faire venir Jonathan Samson le second du laboratoire ?

La fine équipe acquiesça et confirma de concert son envie d’entrer pour enquêter. Au moment où la porte s’ouvrit, Jesse fit mine de se tapoter nonchalamment le bout du nez, le regard appuyé sur celui du latino à ses côtés qui capta bien le message. Effectivement, la directrice partie en congés juste après un incident grave ne présageait rien de bon. C’était même suspect au point de sentir mauvais. Était-ce un prétexte pour filer à l’anglaise, disparaître dans la nature ? Était-elle impliquée voire pire, fautive ? Mais si c’était le cas, pourquoi avoir saboté sa propre invention ? Les deux espions s’accordaient à penser qu’il leur fallait une adresse assez rapidement. Le mystère semblait s’épaissir tandis qu’ils s’installaient dans le sas.

Le temps d’attente leur parut interminable, occupé simplement à fixer et analyser d’étranges tableaux. Cela non plus n’était peut-être pas bon signe. Si les personnes à l’intérieur du laboratoire s’étaient concertées pour savoir quoi leur répondre, leur enquête ne mènerai peut-être pas bien loin. D’un autre côté, ils étaient des espions, habiles pour tirer les vers du nez. Ils allaient tâcher de se montrer à la hauteur. Jesse pianotait distraitement sur son téléphone, envoyant quelques messages au cas où certaines informations de localisation soient plus difficiles à obtenir que prévu, lorsque le dénommé Jonathan vint les recevoir. Il leur serra la main à chacun et ils purent sentir assez vite qu’il était nerveux. En même temps, qui ne le serait pas ?

- Bonjour, je suis Jonathan Samson. Je suis responsable du laboratoire en l’absence de Fanella Ozark. La CIA alors hein.. ah ah… que puis-je faire pour vous ?

- Merci de nous accueillir dans votre laboratoire et de nous accorder un peu de votre temps, introduisit Jesse avec un aimable sourire. Je suis Jesse.

- Vous pouvez m’appeler Cassidy, renchérit l’homme. N’ayez crainte nous sommes simplement là pour mener une petite enquête après que la NASA ait relevé des anomalies semblant provenir de votre laboratoire. Est-ce que cela vous dit quelque chose ?

Son ton était innocent, tout au plus curieux et son attitude décontractée, tout comme celle de son équipière. Après tout, ils ne voulaient pas braquer leur interlocuteur. C’était plus facile de le mettre à l’aise pour qu’il baisse sa garde et révèle éventuellement quelques petites choses. De toute façon il n’y avait ni sanction, ni ultimatum. Ils cherchaient simplement des réponses à donner à leurs supérieurs.
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Dim 17 Oct - 11:15
Jonathan s’apprêtait à passer vraiment un très mauvais moment.  D’une part il était tenu par les accords de confidentialité qu’il avait signé pour participer à la recherche. Il ne pouvait donc rien dire des procédés ou des résultats sans son accord. En même temps, il se voyait mal mentir à la CIA. Il allait donc falloir trouver un compromis sur une pente glissante.

- Merci de nous accueillir dans votre laboratoire et de nous accorder un peu de votre temps. Je suis Jesse, commença la jeune femme.

- Vous pouvez m’appeler Cassidy, N’ayez crainte nous sommes simplement là pour mener une petite enquête après que la NASA ait relevé des anomalies semblant provenir de votre laboratoire. Est-ce que cela vous dit quelque chose ?

Jonathan craignait justement. Il savait à quel point Fanella se souciait du devenir de ses recherches. Dans ses pires cauchemars, elle inventait la prochaine bombe atomique accidentellement. Les détails techniques et les brevets liés au générateur étaient donc tenus secrets. En même temps, ils avaient ouvert un trou noir et potentiellement détruit la galaxie, il trouvait juste qu’il faille à un certain degré en assumer les conséquences. Aussi, il prit son courage à deux mains.

- Ecoutez… je ne vais pas vous mentir. Mais vous devez comprendre que ma parole est liée par les accords de confidentialité que j’ai signés avec le laboratoire. Je peux vous dire que oui, il y a quelques jours nous avons connu un grave incident. Heureusement, tout a été résolu et tout risque est aujourd’hui écarté. Vous devez savoir que nous n’avons rien entrepris d’illégal, ou d’imprévu. Tout le processus a été approuvé par le comité de sécurité qui est lui-même tenu au secret. A partir de là… vous pouvez me poser vos questions et de mon côté je répondrais à ce à quoi il m’est possible de répondre.

Jonathan espéra que le fait de savoir que la menace avait été écartée leur suffirait. Il en doutait. Forcément leur travail était de s’en assurer. Il n’y avait plus qu’à prier pour qu’ils ne poursuivent pas d’autres objectifs moins nobles, comme par exemple s’approprier le générateur pour des fins militaires, ou encore mener des recherches sur Eugène. Il était probablement mort, pour de bon cette fois, mais quand bien-même, après l’acte héroïque qu’il avait posé, il le défendrait jusqu’au bout.
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Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# Re: No body, no crime ♪Dim 17 Oct - 11:37
- Ecoutez… je ne vais pas vous mentir. Mais vous devez comprendre que ma parole est liée par les accords de confidentialité que j’ai signés avec le laboratoire. Je peux vous dire que oui, il y a quelques jours nous avons connu un grave incident. Heureusement, tout a été résolu et tout risque est aujourd’hui écarté. Vous devez savoir que nous n’avons rien entrepris d’illégal, ou d’imprévu. Tout le processus a été approuvé par le comité de sécurité qui est lui-même tenu au secret. A partir de là… vous pouvez me poser vos questions et de mon côté je répondrais à ce à quoi il m’est possible de répondre.

Cassidy et Jesse se doutaient qu'il serait facile pour cette bande de chercheurs d'invoquer leurs clauses de confidentialité. Les utiliser comme bouclier ne pouvait que signifier qu'il y avait quelque chose a cacher au delà. En même temps, la CIA ne pouvait pas les accuser de connaître et de respecter leurs droits. Ce n'était qu'un bâton dans leurs roues mais tous les deux ne faisaient que commencer avec leurs questions.

- C'est justement à cause de ces accords de confidentialité que nous aurions aimé discuter avec Fanella mais là secrétaire nous a avoué qu'elle avait pris quelques jours de congés. Peut-être pourriez vous déjà nous renseigner sur ce point et nous permettre de la contacter.

Jesse se garda bien de dire que cette prise de congés était suspecte, elle ne voulait pas affoler son interlocuteur. S'il ne pouvait fournir une adresse, ils n'auraient qu'à faire jouer le service de renseignement. Au moins, Jonathan ne niait pas les faits, il y avait bel et bien eu un incident, ce n'était pas un défaut des instruments de mesure de la NASA.

- Cet incident aurait pu avoir de graves conséquences sur la population. Il n'y a certes eu aucun dommage collatéral et c'est pour ça que vous ne serez pas poursuivis mais on nous a tout de même demandés d'enquêter sur les facteurs qui ont provoqué cet incident et ce qui a été mis en place pour qu'il ne se reproduise pas. Du coup... était-il d'ordre humain ou lié à un problème technique ?

Jonathan n'avait pas vraiment besoin d'entrer dans les détails techniques de la machine, la CIA n'avait pas encore décrété qu'il fallait se l'approprier. Cassidy allait commencer à sonder les limites de cette clause de confidentialité pas à pas.
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Dim 17 Oct - 12:15
A l’expression de leurs visages, Jonathan constata rapidement qu’en effet, ils ne pouvaient pas se contenter de sa bonne foie pour s’assurer que le danger était écarté. Il pouvait le comprendre mais il n’aimait pas cette manière de le regarder comme un suspect d’attenta. Il se força à rester calme malgré tout. Se mettre en colère ne ferait qu’augmenter encore leur degré de suspicion.

- C'est justement à cause de ces accords de confidentialité que nous aurions aimé discuter avec Fanella mais la secrétaire nous a avoué qu'elle avait pris quelques jours de congés. Peut-être pourriez vous déjà nous renseigner sur ce point et nous permettre de la contacter.

Jonathan détestait l’idée que Fanella ne soit mêlée à tout cela. Il savait à quel point elle pouvait être psychologiquement fragile et leurs questions allaient sans doute achever de la mettre à mal. Cependant, il semblait qu’il n’ait pas la possibilité de faire autrement. Il espérait qu’elle lui pardonnerait de lui avoir envoyé la CIA sur les premiers congés qu’elle prenait depuis le début de sa carrière. Il se souvenait encore de sa voix tremblante au téléphone, lorsqu’elle lui avait tout expliqué. Lui-même avait passé quelques nuits blanches depuis et il avait passé ces quelques jours à tout mettre en oeuvre pour sécuriser le générateur. Il avait aussi passé en revu les dossiers du personnel mais rien de suspect n’en avait émergé.

- Ecoutez… Fanella… a été impactée à titre personnel par les évènements récents. Avant de partir, elle m’a informé qu’elle se rendait chez sa mère.  Je peux vous donner l’adresse si vous voulez mais vous devez savoir que vous avez affaire à une jeune personne brillante mais aussi très fragile. Alors s’il vous plait soyez doux avec elle et ne l’accusez pas sans savoir…

Jonathan était souvent charrié par ses collègues de travail à cause de son attitude protectrice envers Fanella. Aujourd’hui cependant, il ne pouvait rien pour elle.

- La mère de Fanella vit au domaine de Farrington, vous n’aurez pas de mal à vous y rendre.

Après tout, il était encore permis d’espérer que tout cela n’allait pas tourner au drame. Intérieurement, il maudissait Tanner de toutes ses forces. Pourquoi la CIA n’était pas allée frapper à sa porte à lui pour lui demander des comptes ? Il pensa avec amertume qu’après relecture, son dossier ne contenait rien de suspect non plus. A priori un citoyen modèle, honnête travailleur. Malheureusement, la société condamnait plus souvent les grands esprits que ceux dont l’étroitesse frisait la bêtise.

- Cet incident aurait pu avoir de graves conséquences sur la population. Il n'y a certes eu aucun dommage collatéral et c'est pour ça que vous ne serez pas poursuivis mais on nous a tout de même demandés d'enquêter sur les facteurs qui ont provoqué cet incident et ce qui a été mis en place pour qu'il ne se reproduise pas. Du coup... était-il d'ordre humain ou lié à un problème technique ?

Jonathan n’aimait pas le ton péremptoire de Cassidy. Evidemment, il savait que l’incident aurait pu menacer la population. Il avait bien conscience des enjeux. Il ne put retenir un soupire nerveux.

- Je sais oui que cet incident aurait pu avoir de graves conséquences c’est justement pour cela que j’accepte de vous répondre. Nous sommes des chercheurs en recherche fondamentale, pas des militaires ou des terroristes…

Il se reprit, réalisant qu’il avait à répondre à sa dernière question. En bons chercheurs, ils avaient pensé les aspects techniques en long en large et en travers. Ils avaient conçu une zone sécurité pour construire le générateur et cela avait demandé des mois de travail. Ils avaient faits des calculs de probabilité à n’en plus finir pour envisager que le générateur puisse fonctionner en dehors de cette zone sans générer de risques. Ils avaient mis au point un protocole de sécurité très précis, un système d’alarmes et de signaux. Evidemment, ils n’avaient pas pensé au facteur humain. Jenna et Tanner avaient augmenter la puissance si vite qu’aucun des signaux n’avaient eu le temps de fonctionner avant d’être rendu hors service. Jamais il n’aurait imaginé que quelqu’un puisse vouloir courir un tel risque, en plus dans le but de faire mal à un autre être sensible.  

- Malheureusement, notre incident est lié à un facteur humain. Nous avons immédiatement licencié les trois personnes qui en sont responsables pour faute grave. Il a également été décidé que désormais, seule Fanella aurait accès à la machine en question.

Pour ce faire, ils avaient mis en place un système de triple identification, digitale, faciale, et vocale. Ils avaient conçu ce système au court d’une réunion où il s’était échangé des choses difficiles à entendre comme par exemple. « Et si quelqu’un lui coupe un doigt ? » «  Et si quelqu’un la tue pour placer son visage face à la caméra ? » Au moins avec un peu de chance cette fois, rien n’avait été laissé au hasard.
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Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# Re: No body, no crime ♪Mar 19 Oct - 20:01
Contre toute attente, Jonathan sembla coopérer lorsque Jesse et Cassidy demandèrent l’adresse de Fanella. Ils avaient justifié leur enquête par les dommages graves que ce trou noir aurait pu causer. Aussi bien, si la situation n’avait pas été gérée, l’humanité entière n’existerait peut-être plus aujourd’hui pour en parler. Le scientifique aurait d’ailleurs pu refuser de coopérer mais cela avait le don de prouver sa bonne foi et de le rendre un peu moins suspect. Les deux espions ne prétendaient pas comprendre les motivations qui avaient poussé la chercheuse à prendre congé après un tel incident mais, si elle avait pris la fuite, son second n’en avait pas été informé ou ne cherchait pas à la couvrir.

- Ecoutez… Fanella… a été impactée à titre personnel par les évènements récents. Avant de partir, elle m’a informé qu’elle se rendait chez sa mère.  Je peux vous donner l’adresse si vous voulez mais vous devez savoir que vous avez affaire à une jeune personne brillante mais aussi très fragile. Alors s’il vous plait soyez doux avec elle et ne l’accusez pas sans savoir… La mère de Fanella vit au domaine de Farrington, vous n’aurez pas de mal à vous y rendre. Je sais oui que cet incident aurait pu avoir de graves conséquences c’est justement pour cela que j’accepte de vous répondre. Nous sommes des chercheurs en recherche fondamentale, pas des militaires ou des terroristes…

Ceci expliquait donc cette étrange décision et ils étaient tous les deux rassurés. L’urgence redescendait d’un cran. Ils pouvaient attendre la fin de cet entretien pour éventuellement se séparer et poursuivre leur enquête, l’un allant poser des questions à la directrice, l’autre aux éventuels témoins.

- Je sais très bien pour quoi on passe à la CIA, avoua Cassidy avec un sourire un brin compatissant. Les interrogatoires musclés on évite et, en toute honnêteté, vos recherches n’intéressent pas nos supérieurs, en tout cas pas pour l’instant. Tout ce qu’on nous a demandé c’est de savoir ce qui s’est produit et pourquoi. On prendra les réponses qu'elle voudra bien nous donner et on les transmettra ensuite, c'est tout.

Jesse hocha la tête à ses côtés, écoutant d’une oreille tandis qu’elle notait l’adresse de Fanella. Le directeur avait posé quelques questions sur les résultats des recherches, en effet. Cette histoire de contacter des esprits semblait l’intéresser. Pour sa possibilité ou sa véracité ? Les deux compères ne le savait pas mais ils se doutaient par contre ne pas obtenir ce genre de réponses auprès de Jonathan. Ils n’allaient même pas poser la question, préférant creuser ailleurs si l’occasion se présentait ou rentrer bredouille.

- Malheureusement, notre incident est lié à un facteur humain. Nous avons immédiatement licencié les trois personnes qui en sont responsables pour faute grave. Il a également été décidé que désormais, seule Fanella aurait accès à la machine en question.

Jesse comme Cassidy ne s’étaient pas vraiment attendus à ce que l’accident soit du à des employés et un petit air de surprise passa dans leurs yeux l’espace d’une seconde. Un dysfonctionnement sur une machine aussi sensible aurait été plus plausibles. Un facteur humain pouvait-il impliquer de la corruption ? Si oui, de la part de qui ?

- C’est une bonne chose que seule Fanella ait accès à la machine, répliqua Jesse, que la réponse avait laissé pensive. Quant aux trois personnes licenciées, la décision me parait couler de source, cependant… pensez vous qu’il serait possible d’aller leur poser des questions également ? Pour nous assurer que personne ne tirait les ficelles derrière eux, par exemple.

Ce n’était qu’une des hypothèses plausibles qui se dessinaient dans sa tête. Les accords de confidentialité devaient encore tenir malgré le licenciement, ce genre de projet méritait des bouches cousues jusque dans la tombe vu son importance et sa dangerosité. Elle ne savait pas ce qui avait poussé ces trois personnes à fomenter leur coup mais de nombreuses émotions pouvaient parfois délier des langues.[/b][/color]
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Mar 19 Oct - 22:18
Jonathan avait fini par passer de la nervosité à la colère en entendant le ton de Cassidy. Cependant les choses semblaient s’apaiser. Les deux agents semblaient avoir aussi entendu ses préoccupations au sujet de Fanella et son état. De toute façon, il était logique qu’ils aillent malgré tout la rencontrer pour en savoir plus long.

- Je sais très bien pour quoi on passe à la CIA, concéda Cassidy. Les interrogatoires musclés on évite et, en toute honnêteté, vos recherches n’intéressent pas nos supérieurs, en tout cas pas pour l’instant.

Cette dernière précision affola de nouveau Jonathan. Qu’est ce que cela voulait dire « en tout cas pour l’instant ». S’ils se mettaient à s’y intéresser de plus près, que se passerait-il ? Leurs accords de confidentialité voleraient-ils en éclat ? Les recherches de Fanella pourraient-elle être utilisées à de mauvaises fins ? Qu’adviendrait-il d’Eugène si jamais il se trouvait toujours dans l’entre deux? La suite des évènements pouvait toujours aller dans le sens de cet enfoiré de Tanner et la simple idée lui donnait de l'urticaire.


- Tout ce qu’on nous a demandé c’est de savoir ce qui s’est produit et pourquoi. On prendra les réponses qu'elle voudra bien nous donner et on les transmettra ensuite, c'est tout, reprit Cassidy.

Les deux agents demandèrent ensuite si l’incident était lié à une difficulté technique ou humaine. Là encore, il choisit de ne pas mentir. Parler d’un problème technique n’aurait de toute façon pas plaider en leur faveur non plus.  Il ajouta que désormais, seule Fanella aurait accès au générateur. Lui-même n’avait de toute façon aucune envie d’y trouver, à présent qu’il savait que l’engin pouvait accidentellement créer des trous noirs.


- C’est une bonne chose que seule Fanella ait accès à la machine, poursuivit Jesse, que la réponse avait laissé pensive. Quant aux trois personnes licenciées, la décision me parait couler de source, cependant… pensez vous qu’il serait possible d’aller leur poser des questions également ? Pour nous assurer que personne ne tirait les ficelles derrière eux, par exemple.

Jonathan soupira. Il n’était plus sur que c’était une bonne chose de laisser la CIA interroger Tanner et les autres. Et s’ils brisaient leur accord et parlaient d’Eugène, dévoilant les premiers résultats de leurs recherches ? Que se passerait-il si plus largement, le monde découvrait soudain l’existence de l’au delà sans qu’ils n’aient plus réfléchir à une manière appropriée de communiquer à ce sujet ? En même temps, là encore, il n’avait pas réellement le choix.

- Nous connaissons déjà leurs motivations et je peux vous assurer que personne ne tire les ficelles.

Jonathan hésita puis se lança en espérant que son explication à trou les dissuade d’aller interroger cette fine équipe. Malgré lui, il laissa une grande colère transparaître dans sa voix.

-  Pour essayer de vous expliquer sans entrer dans les détails, il y a quelques jours lors du premier test nous avons fait une découverte disons… déstabilisante. Dans ce genre de situations, deux postures émergent. Certains parviennent à garder l’esprit ouvert, à rester curieux malgré la peur que peut nous inspirer l’inconnu. D’autres… d’autres sombrent dans la haine et son prêts à tout pour se protéger.  Evidemment, personne n’est assez fou pour vouloir l’apparition d’un trou noir. Mais ils étaient tellement aveuglés par la haine et leur étroitesse d’esprit, ils étaient tellement convaincus d’avoir raison qu’ils ont poussé le générateur dans ses derniers retranchements, sans tenir aucun compte des protocoles de sécurité.  Voilà le résultat. C’est une sacré chance que toute cette histoire n’ai pas eu plus de conséquences…

Jonathan repoussa ses lunettes avec son index comme il le faisait souvent pour se forcer à réfléchir plus posément. En avait-il trop dit ? Son coeur battait la chamade.

- Je suppose que je ne peux rien faire pour vous dissuader de les interroger. Mais j’ai bien peur qu’ils ne soient prêts à tout pour arriver à leur fin. Y compris à révéler des choses qui sont confidentielles pour de bonnes raisons, ou même à vous mentir éhontemment.  Vraiment, ils savaient tous très bien les risques qu’ils prenaient et ils sont quand-même allés au bout. C’est vous dire à quel point ils sont capable d’être stupides tous les trois.

Le second du laboratoire ne mentait pas. Il ne doutait pas un instant que Tanner soit capable d’inventer les pires mensonges ne serait-ce que pour le plaisir de discréditer Fanella par exemple.
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Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# Re: No body, no crime ♪Ven 22 Oct - 20:08
Jesse avait fini par poser la question fatidique de l’interrogatoire des témoins et coupables qui venaient d’être licenciés. Il n’y aurait sans doute aucune poursuite lancée contre eux puisque le projet restait confidentiel et que l’attention médiatique que cela susciterait risquait de dévoiler une situation grave qui était jusque-là passée inaperçue. Néanmoins la CIA était curieuse de connaître les motivations cachées derrière un tel acte de sabotage. Et les deux agents n’étaient définitivement pas au bout de leurs surprises ou de leurs peines lorsque Jonathan reprit la parole.

- Nous connaissons déjà leurs motivations et je peux vous assurer que personne ne tire les ficelles.

Ils n’étaient pas prêts à le croire sur parole sur ce point. Une des choses que les espions apprenaient en premier était de ne faire confiance à personne à moins d’avoir les preuves de ce qu’ils avançaient. Mais ni Cassidy, ni Jesse ne voulaient froisser et braquer leur hôte. Il semblait en tout cas en colère lorsqu’il tenta de leur fournir de plus amples explications, jouant sur le fil de la confidentialité.

-  Pour essayer de vous expliquer sans entrer dans les détails, il y a quelques jours lors du premier test nous avons fait une découverte disons… déstabilisante. Dans ce genre de situations, deux postures émergent. Certains parviennent à garder l’esprit ouvert, à rester curieux malgré la peur que peut nous inspirer l’inconnu. D’autres… d’autres sombrent dans la haine et sont prêts à tout pour se protéger.  Evidemment, personne n’est assez fou pour vouloir l’apparition d’un trou noir. Mais ils étaient tellement aveuglés par la haine et leur étroitesse d’esprit, ils étaient tellement convaincus d’avoir raison qu’ils ont poussé le générateur dans ses derniers retranchements, sans tenir aucun compte des protocoles de sécurité.  Voilà le résultat. C’est une sacrée chance que toute cette histoire n’ai pas eu plus de conséquences…

Tout ce qu’ils retenaient, c’était la découverte déstabilisante. Il s’était vendu presque à demi-mots. S’ils n’avaient obtenu aucun résultat, leur interlocuteur n’aurait pas parlé de découverte. Si cette découverte n’avait pas été absolument incroyable voire inattendue par rapport à leurs attentes, elle n’aurait pas été déstabilisante. Avaient-ils réussi à contacter un fantôme ? Aucune preuve à part ce qu’il avait laissé échapper. Ils réutiliseraient ses mots dans leur rapport en tout cas.

- Une sacrée chance en effet, constata Cassidy. Comme quoi, les gens sont toujours capables de nous surprendre dans leurs actions.

Les ressources humaines du laboratoire avaient beau être très attentives aux personnes recrutées, il était toujours compliqué de connaître les réelles motivations, les limites ou les réactions d’une personne, même après des années. Cet incident devait être voué à arriver à un moment ou à un autre, lorsqu’on y réfléchissait.

- Je suppose que je ne peux rien faire pour vous dissuader de les interroger. Mais j’ai bien peur qu’ils ne soient prêts à tout pour arriver à leur fin. Y compris à révéler des choses qui sont confidentielles pour de bonnes raisons, ou même à vous mentir éhontément. Vraiment, ils savaient tous très bien les risques qu’ils prenaient et ils sont quand-même allés au bout. C’est vous dire à quel point ils sont capables d’être stupides tous les trois.

- Savoir différencier le vrai du faux fait partie du jeu, plaisanta légèrement Jesse avec un sourire. S’ils sont si dangereux et capables de révéler des informations confidentielles et sensibles alors il vaudrait peut-être mieux qu’ils ne rôdent pas dans la nature. D’autres pays pourraient commencer à s’y intéresser.

S’ils interrogeaient suffisamment de personnes, déjouer les mensonges serait sans doute plus facile. Ils ne s’intéressaient pour l’instant qu’aux faits, pas aux états d’âmes de chacun. Jesse comprenait pourquoi Jonathan ne voulait pas qu’ils aillent leur poser des questions, cela mettait en danger leurs recherches. Bien qu’elle veuille mettre son nez dans ce qu’ils tentaient désespérément de leur cacher, comme Cassidy, elle décida de la jouer fine et d’aller un minimum dans le sens du chercheur.

- Nous allons demander son avis à Madame Ozark concernant l’interrogatoire de ces trois personnes et nous appellerons nos supérieurs pour savoir s’il est nécessaire de pousser jusque là l’enquête mais s’ils sont coupables, il y a de fortes chances pour que nous devions aller à leur rencontre.

Une fois qu’ils seraient sortis du laboratoire, qu’ils auraient fini d’interroger Fanella, plus personne ici n’aurait besoin de connaître la suite des opérations et ils n’avaient pas de comptes à leur rendre sur leurs faits et gestes. S’ils voulaient aller interroger discrètement ces trois témoins, personne n’allait les en empêcher. Les résultats de leurs recherches finiraient tôt ou tard par se savoir, de toute façon.
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Sam 23 Oct - 12:33
Jonathan avait essayé de dissuader les deux agents d’ aller interroger les trois responsables de ces horribles évènements. Déjà il se doutait qu’il était allé trop loin en disant que le laboratoire avait effectué une découverte déstabilisante. Fanella choisirait peut-être d’en dire un peu plus dans mais tous les cas ce n’était pas une bonne idée. Et si finalement la CIA décidait de leur voler leur travail ? Comment pourraient ils se défendre ? Peut-être était-ce déjà le moment de contacter le cabinet d’avocat… Si tant est que cela se souciaient des lois qui protégeaient la rechercher fondamentale. Il en doutait.

- Savoir différencier le vrai du faux fait partie du jeu,  ajouta Jesse en souriant. S’ils sont si dangereux et capables de révéler des informations confidentielles et sensibles alors il vaudrait peut-être mieux qu’ils ne rôdent pas dans la nature. D’autres pays pourraient commencer à s’y intéresser.

Cette réponse de Jesse ne fit que confirmer ses craintes. Il ne trouvait pas qu’il y ait là de quoi sourire.

- Notre travail n’est pas à vendre, se défendit-il et il est protégé par les lois de notre pays. Mais qu’est ce qu’on peut faire pour éviter qu’ils « rôdent dans la nature » hein ? C’est à ça que servent nos accords de confidentialité.

En même temps le second de laboratoire sentait bien qu’il se frottait à un monde où les règles, les lois, l’éthique même n’étaient surement pas aussi rigides qu’il l’aurait voulu. Si seulement Tanner n’avait pas été là. Ils auraient pu continuer d’avancer tranquillement sans se soucier de rien. Une partie de lui avait bien envie de lui en coller une malgré tout.

- Nous allons demander son avis à Madame Ozark concernant l’interrogatoire de ces trois personnes et nous appellerons nos supérieurs pour savoir s’il est nécessaire de pousser jusque là l’enquête mais s’ils sont coupables, il y a de fortes chances pour que nous devions aller à leur rencontre.

Cela rassura un peu Jonathan et le mis en colère à la fois. Evidemment qu’ils étaient coupables, là n’était pas la question qu’ils devaient se poser. Pourquoi ne pouvaient-ils pas se contenter de s’occuper de la sécurité du plus grand nombre ?

- Je vous l’ai dit, l’affaire est close, le danger est écarté. Je peux vous montrer le générateur en travaux si vous voulez, à condition que vous ne preniez aucune photo et que vous signez vous aussi un accord.  Le reste, je crois qu’il vaut mieux y renoncer pour éviter justement de susciter l’intérêt de personnes mal intentionnées.

Jonathan soupira, avec une pensée pour Fanella que l’arrivée de ces deux agents n’allait pas aider à aller mieux.

- Quand à Fanella, si elle décide de vous faire confiance, j’espère que vous ne la trahirez pas.

Il en doutait cependant. Peut-être aurait-il mieux fait d’accepter ce poste dans la recherche contre le cancer où il s’agissait d’étudier les vers de terre en captivité finalement. Moins passionnant, mais aussi moins stressant. Toute cette histoire allait lui donner un ulcère pour sur. Et si par son imprudence, il avait déjà enclenché les rouages d’innombrables conséquences qui allaient conduire au pire ? Si Eugène s’il était toujours quelque part ? Que deviendrait-il lui qui avait tout sacrifié pour refermer ce maudit trou noir ?


****

Pendant ce temps la mère de Fanella frappait à la porte de sa fille depuis une bonne vingtaine de minutes déjà.

- Fanellina chérie… c’est moi, je t’apporte juste un thé…

- Je ne pense pas que mademoiselle Fanella sortira de sa chambre aujourd’hui encore, soupira le major d’homme.

Entre eux ils parlaient Russe. La mère de Fanella soupira et renonça, rendant le plateau à l’homme en costume noir qui lui faisait face.

- Une promenade dans le parc vous fera peut-être le plus grand bien madame. Tout ceci semble peut à peut entamer également votre moral.

La vieille femme lui sourit. Il la connaissait si bien.

- Pourquoi pas oui.

Elle consentit à l’accompagner dehors, après qu’il se soit occupé de ce thé que personne de boirait. Le domaine de Farrington était une grande demeure qui surplombait le lac et qui couvrait plusieurs hectares de terrain. L’ensemble était une imitation maladroite de château fort, malgré tout construire en vieille pierre. Les lieux auraient pu avoir du charme s’ils n’avaient pas eu l’air aussi neuf. Un petit sentier conduisait jusqu’à la rive où l’on trouvait un petit kiosque. Mme Ozark avait tout prévu pour qu’il soit possible de réunir un grand nombre d’invités ici dans de bonnes conditions. Elle avait déménagé et acquis les lieux pour accompagner sa fille mais plus le temps passait, plus elle se disait que cela n’était pas vraiment utile. Fanella s’enterrait dans le travail toute la journée. C’est à peine si elle rendait visite à sa mère. Les seuls moments où elle le faisait, étaient ceux, comme celui-là, où quelque chose la faisait souffrir. Mme Ozark était habituée à l’humeur changeante et l’hypersensibilité de sa fille si spéciale. Mais cette fois, il se passait quelque chose qui sortait de l’ordinaire elle pouvait le sentir.  D’autant plus que Fanella ne lui avait rien expliqué du tout.
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Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# Re: No body, no crime ♪Dim 24 Oct - 16:11
Cassidy et Jesse trouvaient assez ironique que Jonathan croie dur comme fer qu'une signature sur un papier puisse protéger leurs recherches. A côté de cela, il énonçait la possibilité que les trois coupables puissent briser ces accords, ce qui montrait bien la faiblesse de ce système. A moins d'avoir une morale et des valeurs en béton, cela n'avait jamais empêché quiconque de parler. Bien sûr ils risquaient d'être poursuivis en justice ou mis en prison mais le secret serait ébruité et les conséquences suivraient. Une faiblesse que la CIA risquait évidemment de vouloir exploiter ne serait-ce que pour savoir ce qui se manigançait dans son dos. De manière générale aucun espion n'aimait être mis à l'écart des secrets. Ils étaient une force à garder et a exploiter si nécessaire.

- Je vous l’ai dit, l’affaire est close, le danger est écarté. Je peux vous montrer le générateur en travaux si vous voulez, à condition que vous ne preniez aucune photo et que vous signez vous aussi un accord. Le reste, je crois qu’il vaut mieux y renoncer pour éviter justement de susciter l’intérêt de personnes mal intentionnées. Quand à Fanella, si elle décide de vous faire confiance, j’espère que vous ne la trahirez pas.

Les deux espions se regardèrent un instant. A titre personnel Cassidy était intrigué par cette fameuse machine, Jesse, plus sceptique, l'était un peu moins. Il fallait qu'ils restent professionnels malgré tout et signer des papiers que leurs supérieurs leur ferait transgresser ne les enchentait guère. Pareil s'ils ne pouvaient pas prendre de photos. De toute façon personne ne comptait répliquer l'engin ou tenter de comprendre son fonctionnement. Le latino reprit donc la parole.

- Je ne pense pas que ce soit une priorité pour l'instant, nous n'y comprendrions sans doute pas grand chose. On va aller poser quelques questions à Fanella dans un premier temps puis nous reviendrons sans doute vers vous si davantage de précisions sont nécessaires.

- D'autant que d'après ce que vous nous avez dit elle est la seule à avoir accès au générateur, rajouta Jesse qui cherchait un peu la petite bête.

Il devait sans doute y avoir une salle permettant d'observer le générateur sans avoir accès au panneau de contrôle. Si ce n'était pas le cas cela voulait dire que Jonathan s'était peut être emmêlé les pinceaux sur certains points. Peut être qu'il était le seul avec elle a avoir accès au générateur auquel cas il avait oublié de le préciser. Ou bien les mesures prises n'étaient pas encore tout a fait entrées en vigueur. Quoi qu'il en soit les deux agents prirent congé du scientifique pour retourner à leur voiture et se rendre sur l'immense domaine de la famille Ozark.

- Tu crois que tu peux trouver des infos sur les trois personnes qu'ils ont virées ? demanda Cassidy derrière le volant tandis qu'ils sortaient un peu de la ville.

- Recherches secrètes ou pas ils n'échappent pas a la loi, il y a des fiches de paie, des documents administratifs... Je devrais pouvoir les retrouver sans perdre trop de temps.

Dans leur esprit il était d'abord question de s'avancer le travail en vue d'un éventuel ordre venu d'en haut de poursuivre plus loin l'investigation. Jesse passa donc le reste du trajet a pianoter sur son téléphone, envoyant des messages à droite à gauche. Pas de doute Fanella avait de l'argent, du moins sa famille. Protégé par des grilles le domaine était si grand qu'ils voyaient a peine le toit du château qu'elles protégeaient. Ils durent bien évidemment sonner à un nouvel interphone, laissant leur voiture garée derrière eux. Avec un peu de chance l'entretien avec Fanella donnerait de nouvelles réponses.

- Bonjour, nous sommes Cassidy et Jesse, agents de la CIA. Nous souhaiterions nous entretenir avec Madame Fanella Ozark, est-elle bien ici ?

Une nouvelle fois les deux agents sortirent leurs badges pour montrer que ce n'était pas un canular et attendirent qu'on leur réponde.
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Dim 24 Oct - 18:13
La balade de Mme Ozark ne semblait pas vraiment avoir aidé son moral, mais Vladimir se réjouissait d’avoir essayer. En cuisine, lui est quelques autres aides s’affairent à préparer le repas du soir. Mme avait exigé qu’on prépare comme tous les autres soirs depuis son arrivée le plat préféré de Mme Fanella, celui de son enfance  : un écrasé de pomme de terre avec des petits dès de jambon bien frais. En dessert elle avait droit à un fondant au chocolat avec de la crème anglaise. La douce mélodie de la sonnerie de l’interphone du grand portail le surprit. Mme Ozark passait le plus clair de son temps au domaine, elle ne connaissait presque personne à Salt Lake City. Sans parler de Mademoiselle Fanella. Ces deux là étaient aussi asociales l’une que l’autre. Le major d’homme pressa le pas jusqu’à l’interface dernier cri qui permettait d’accueillir sans risques les visiteurs. Les deux personnes qui s’affichaient à l’écran n’avaient pas l’air d’être là pour plaisanter et Vladimir n’aima pas cela. Il espérait que Mademoiselle Fanella n’avait pas d’ennui. Il la connaissait depuis qu’elle était enfant et nourrissait une tendresse particulière pour elle.

- Bonjour, nous sommes Cassidy et Jesse, agents de la CIA. Nous souhaiterions nous entretenir avec Madame Fanella Ozark, est-elle bien ici ?

Bien sur, il aurait pu leur dire que Mademoiselle était souffrance et qu’elle ne recevait pas, ce qui était la pure vérité, mais il doutait que ces deux agents fassent demi-tour pour autant.

- Bonjour, oui elle est bien ici, répondit-il avec un fort accent russe. Veuillez patienter je vais vous faire entrer et vous installer dans le grand salon. Souhaitez-vous boire quelque chose ? Thé ? Chocolat ? La météo est assez peu clémente aujourd’hui.

CIA ou pas, la maison Ozark devrait garder sa réputation en matière d’hospitalité. Il envoya une des aides de la cuisine à leur rencontre et pendant qu’ils montaient le chemin de pierre en pente douce ver les château, il allait quérir Mme Ozark. Il n’aimait pas l’expression de son visage lorsqu’il déclina l’identité des visiteurs.

- La CIA ? S’offusqua-t-elle, pour ma petite Fanellina ? Mais dans quoi est-elle allée se tremper ah la la la…. Bon, servez leur à boire et je vais aller la chercher.

- Ils ont tout ce qu’il leur faut, Mme, prenez votre temps, répondit-il.

Mme Ozark lui sourit, et il sut qu’elle était contente de lui. Après toutes ces années au service de cette grande famille, cela le remplissait toujours autant de joie.

Il alla à nouveau à la rencontre des deux agents qui avaient été installé dans leur salon d’accueil dont le parquet, brillait, sans défaut. Le mobilier avait l’allure de l’ancien mais la qualité et le confort du neuf. Il se posta près de la porte et déclara.

- Mme Ozark est allée voir s’il était possible de faire sortir Mademoiselle Fanella de sa chambre. Voyez-vous, depuis son arrivée sur le domaine il y a quelques jours, elle est souffrante. J’espère que vous ne lui apportez pas quelque sombre nouvelle.

Finalement Mme Ozark mère déboula seule, dans sa grande combinaison de soie blanche richement agrémentée de bijoux de créateurs.

- Ecoutez, déclara-t-elle elle aussi avec un fort accent russe, ma fille ne se sent pas très bien et elle refuse de quitter sa chambre… mais si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre… Merci Vladimir, vous pouvez retourner au repas.

Le major d’homme s’éloigna, soucieux.

La mère de Fanella les conduisit dans le grand escalier de marbre puis sur la coursive ou se succédaient des statues de marbre dans le style antique. Elle s’engouffra dans un grand couloir tout en boiserie avant de pousser une petite porte en bois.

La chambre de Fanella était vraiment un lieu étrange. Dans la semi obscurité maintenue par les rideaux fermés ont pouvait apercevoir le décor. Un énorme lit à baldaquin occupait une bonne partie du mur de droite. Celui d’en face était recouvert d’étagère qui soutenaient toutes sortes de peluches, des dragons, des moutons, des chiens, des panda, des lapins, des dauphins, des orques, de toutes formes, de toutes tailles, de tout style. Certains gisaient au sol comme abandonnés là par une gamine peu scrupuleuse. L’autre mur, celui du fond ou s’ouvrait la fenêtre était lui recouvert de livres ou intitulés aussi complexes qu’obscures. Contrastant avec la vérité des couleurs du mur aux peluches on y trouvait un bureau sobre, en verre avec posé dessus un ordinateur du dernier modernisme. Rien n’était en désordre à cet endroit là.

Fanella gémit et poussa le baldaquin dévoilant des cheveux hirsutes et sa petite mine fatiguée. Lorsqu’elle émergea pour aller s’assoir sur un des poufs près du tapis rond et rose ce fut en pyjama lapin. Deux oreilles de fourrure factices tombaient mollement au dessus de sa tête. Alors seulement elle se tourna vers ses interlocuteurs, visiblement fâchée.

- Maman, tu aurais pu me dire que ça n’était pas Jonathan  ! Je me serais habillée  !

La jeune chercheuse rougit de honte mais sa mère l’abandonna.

- Je vais vous laisser hein, tout ceci ne me concerne pas.

De toute façon Mme Ozark doutait que Fanella aurait trouvé la force de s'habiller. Elle avait pas quitté son lit depuis des jours.
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Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# Re: No body, no crime ♪Jeu 28 Oct - 22:13
Le domaine des Ozark était pour le moins imposant, aussi Cassidy et Jesse ne furent pas vraiment surpris lorsqu’un majordome les accueillit. Avec son accent russe, il leur confirma la présence de Fanella et après un rapide coup d’œil discret aux extérieurs le temps de monter jusqu’au fameux château, ils furent installés dans le salon d’accueil avec un café plus que bienvenu. Pas un grain de poussière à l’horizon et pourtant la jeune femme s’était prise de curiosité pour le mobilier à en chercher la moindre trace, lassée d’attendre assise. Elle tentait d’emmagasiner le maximum de détails qui auraient pu lui être utiles pour analyser cette famille et sa dynamique mais il n’y avait que peu de conclusions à en tirer, si ce n’est leur opulence. Elle n’eut pas le temps d’observer davantage que l’homme de maison qui les avaient accueillis revint vers eux, mais pas exactement avec les nouvelles qu’ils attendaient.

- Mme Ozark est allée voir s’il était possible de faire sortir Mademoiselle Fanella de sa chambre. Voyez-vous, depuis son arrivée sur le domaine il y a quelques jours, elle est souffrante. J’espère que vous ne lui apportez pas quelque sombre nouvelle.

Les deux espions se regardèrent sans trop savoir quoi mettre derrière cet état souffrant. Etait-ce à cause de ce qui était arrivé au générateur ? Ou de cette découverte déstabilisante ? Avait-elle été blessée sans que Jonathan ne les en informe ou bien n’était-il tout simplement pas au courant ? Quoi qu’il en soit, ils n’allaient sans doute pas tarder à le découvrir.

- Nous voulons simplement lui poser quelques questions, tenta de justifier Cassidy. Nous tâcherons de faire vite pour ne pas trop l'importuner.

Sur ces entrefaites, une dame tout de blanc vêtue fit elle aussi son apparition. Vu sa tenue et sa prestance, ce ne devait être personne d’autre que la maîtresse de maison. Les deux comparses ne se laissèrent pas démonter quand bien même elle devait avoir le pouvoir de les mettre dehors d’un seul geste. Tant qu’ils ne faisaient pas de bêtises, ils devraient pouvoir mener leur enquête à bien.

- Ecoutez, ma fille ne se sent pas très bien et elle refuse de quitter sa chambre… mais si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre… Merci Vladimir, vous pouvez retourner au repas.

Ils acquiescèrent tous les deux et lui emboîtèrent le pas, encore plus dubitatifs mais sans manquer une miette de ce qu’offrait à voir la demeure. La famille entière semblait russe d’après leurs accents qui n’était pas que l’apanage du majordome. Fanella devait donc l’être aussi. Cela n’importait que peu aux deux agents mais ils ignoraient comment leurs supérieurs allaient prendre cette information. La guerre froide était finie depuis un moment mais certains préjugés pouvaient avoir la vie dure. Finalement, celle qui s’était présentée comme la mère de Fanella ouvrit la porte de ce qui s’apparentait à une chambre et ils restèrent presque bouche bée devant l’entrée. L’un des plus grands cerveaux sur le sol américain, qui avait possiblement créé un générateur capable de former des trous noirs et d’invoquer des fantômes dormait entourée de peluches dans un lit de princesse. Ma foi, il fallait de tout pour faire un monde mais aucun des deux espions ne s’était attendu à un tel contraste. S’en était presque ironiquement comique.

Le pire fut lorsqu’elle ouvrit les rideaux de son lit pour se révéler dans son plus beau pyjama lapin. Cassidy se mordit l’intérieur des joues pour ne pas rire et conserver son sérieux. Son flegme habituel semblait pourtant avoir disparu de son regard, cédant la place à un malaise incrédule. Il était censé être là pour interroger une chercheuse, pas une gamine qui revenait d’une pyjama party avec son groupe de peluches. Il se demanda un instant s’il ne s’agissait pas d’un homonyme, s’ils ne s’étaient pas trompés. Un regard vers Jesse lui indiqua qu’elle était tout aussi décontenancée. Tout comme l’était Fanella lorsqu’elle se rendit compte qu’ils n’étaient pas des proches ou des amis.

- Maman, tu aurais pu me dire que ça n’était pas Jonathan  ! Je me serais habillée  !

Ah donc Jonathan était au courant des habitudes de la jeune femme. L’avait sans doute déjà vue en pyjama lapin. Cela sous entendait-il une relation un peu plus proche que celles de deux simples confrères scientifiques ? Trop tôt pour en être certain. La jeune femme alla s'installer sur un pouf, l'air visiblement en colère mais ils ne le prirent pas personnellement. Après tout, ils se seraient aussi fâchés dans cette situation. Quoi qu’il en soit, aussi incrédule que cette chambre et que ces habits, la mère les planta là tout les trois sans vraiment se soucier des états d’âmes de sa fille.

- Je vais vous laisser hein, tout ceci ne me concerne pas.

Un silence lourd de quelques secondes s’installa jusqu’à ce que Cassidy se râcle la gorge, une fois la grande dame disparue à l’autre bout du couloir.

- Je… crois que je vais te laisser gérer ça et attendre devant la porte.

Jesse hocha la tête. C’était peut-être mieux. Non content d’avoir pénétré l’intimité de la chambre de Fanella, elle était en pyjama face à un homme qu’elle ne connaissait pas. Situation idéale pour se braquer. Et Jesse était une fille donc le courant passerait peut être mieux. Le jeune homme ferma donc la porte sur les deux demoiselles et l’espionne se tourna une nouvelle fois vers la chercheuse.

- Désolée de vous déranger Madame Ozark, je m’appelle Jesse, je travaille pour la CIA. Mon collègue qui vient de sortir se nomme Cassidy, les présenta-t-elle pour une énième fois aujourd’hui. Nous ne voudrions pas vous importuner trop longtemps donc je vais essayer d’être succincte.

Elle réarrangea une de ses mèches blondes lissées derrière son oreille et observa un instant ses notes pour synthétiser le mieux possible, quoique son collègue s’en était déjà assez bien chargé avec Jonathan un peu plus tôt.

- Nous avons eu vent de l’apparition d’une anomalie gravitationnelle dans votre laboratoire, détectée via les appareils de la NASA. Nous menons une simple enquête de routine pour comprendre ce qu’il s’est passé et comme vous êtes la directrice des recherches, vous étiez prioritaire pour nous répondre. Si vous êtes d'accord, bien entendu.

Dans la tête de Jesse se bousculaient mille questions. Comment allaient ils expliquer cette collection de peluches au directeur ? Cette pauvre chercheuse allait perdre toute crédibilité et risquait de se faire retirer son projet. Comment pouvait-on paraître aussi adulte et enfantine en même temps ? Comment pouvait-on confier la création d’une machine aussi dangereuse à quelqu’un de sa trempe ? Peut-être valait-il mieux ne rien dire du tout et se contenter des faits, c’est-à-dire les réponses qu’elle allait leur donner. Car après tout, l’intelligence ne se mesurait pas aux collections de peluches mais bien aux actes. Et peu de gens étaient capable de créer autant que ce qui semblait être sorti de son esprit.[/b][/b][/b]
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Jeu 28 Oct - 22:49
Fanella aurait tué sa mère. Qu’allaient-ils pensé d’elle maintenant ? Qui que soient ces gens, il voyait bien qu’ils s’agissaient d’officiels et il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre pourquoi ils étaient là. Sa génitrice ne manqua pas de l’abandonner. Après son départ un silence gênant s’installa inexorablement entre eux et elle détourna les yeux, parce que l’anxiété allait la faire vomir. Elle se sentait pitoyable et humiliée. Elle aurait disparu dans un trou de souris si elle avait pu. Parce qu’elle était en pyjama lapin devant deux enquêteurs, dans sa chambre d’enfant, parce qu’elle une faible gamine qui avait passé les derniers jours à pleurer et dormir et recommencer. Parce qu’elle avait recruté cet enflure de Tanner, parce qu’elle s’était laissée convaincre qu’il lui était indispensable et que cela lui rappelait de détestables souvenirs. Parce qu’elle avait laissé Eugène… Eugène… Elle fit un effort pour redresser sa posture.

- Je… crois que je vais te laisser gérer ça et attendre devant la porte, déclara l’homme avant de s’éclipser.

En voilà un qui n’était guère plus courageux que sa mère. Fanella lâcha un léger soupire qui traduisait son agacement, mais fit un effort pour se concentrer sur son interlocutrice, se préparant à entendre une diatribe sur le trou noir.

- Désolée de vous déranger Madame Ozark, je m’appelle Jesse, je travaille pour la CIA. Mon collègue qui vient de sortir se nomme Cassidy, présenta-t-elle. Nous ne voudrions pas vous importuner trop longtemps donc je vais essayer d’être succincte.

La CIA. C’était pire ce que qu’elle pensait. Mille et un scénario catastrophe se dessinèrent dans son esprit et elle serra ses bras autour d’elle pour luter contre la nausée. De sa faute, tout cela était de sa faute, tout le monde allait le savoir. Dans dix ans, le monde se tirait à coups de trous noirs guerriers.. Par sa faute. Si tel était le cas, elle se suiciderait, sans la moindre hésitation.

- Nous avons eu vent de l’apparition d’une anomalie gravitationnelle dans votre laboratoire, détectée via les appareils de la NASA. Nous menons une simple enquête de routine pour comprendre ce qu’il s’est passé et comme vous êtes la directrice des recherches, vous étiez prioritaire pour nous répondre. Si vous êtes d'accord, bien entendu.

Fanella se força à lever les yeux vers son interlocutrice et remis en route son esprit pragmatique. Il fallait prendre la situation comme un problème, un simple problème ni plus ni moins. Malgré tout, une tristesse profonde et une lassitude infinie se dégagèrent de sa voix sans qu’elle puisse les dissimuler.

- J’imagine que vous avez déjà vu Jonathan et qu’il vous aura parlé du trou noir, résonna-t-elle tout haut. Tel que je le connais, il aura surtout eu à coeur de montrer que le problème est résolu et il vous aura parler de nos licenciements disciplinaires également. Probablement, il vous aura proposé de voir le générateur pour que vous puissiez constater vous-même que le danger est écarté. Je sais qu’il l’est. Je lui fais confiance pour avoir fait tout ce qui était en son pouvoir. En revanche, il n’aura rien dit, ou très  peu, sur les raisons qui ont conduit ces trois… anciens employés ( la colère perça dans sa voix) à se conduire comme ils l’ont fait. En effet, il est tenu par les accords de confidentialité et il doit déjà redouter d’être allé trop loin. J’ose espérer que vous n’avez pas eu le culot d’aller les interroger avant moi, même si évidemment vous savez déjà qui ils sont, où ils vivent, ce qu’ils font au moment où je parle ou presque.

Fanella regarda une seconde avant de poursuivre. Le monde dehors lui semblait si hostile.

- Il n’y a que deux raisons qui ont pu vous pousser à venir me trouver,
poursuivit-elle. Soit vous n’êtes pas tout à faits convaincus encore que l’humanité est en sureté et votre but est vous assurer qu’aucun autre trou noir de risque d’apparaître et de nous engloutir tous. Dans ce cas là, j’ai intérêt à vous dire tout ce que je sais et même à vous expliquer ce que nous avons découvert exactement et vous faire parcourir les évènements sans rien vous cacher sinon le fonctionnement de notre machine et les motivations des fauteurs de trouble à l’origine de cette catastrophe.  Soit, vous êtes là pour essayer de vous approprier mes recherches et nuire à la neutralité dans laquelle j’essaye de maintenir mon laboratoire et le trou noir n’est qu’un prétexte pour essayer de nous pousser à parler. Vous vous demandez si mon appareil a des applications militaires possibles ou si j’ai découvert quoique ce soit qui puisse se monnayer à l’international. Dans ce cas votre objectif est de compromettre le secret autour des mes recherches, non dans l’optique du bien commun, mais au final, que vous en ayez conscience ou non, pour l’enrichissement de quelques uns seulement. Alors, j'ai intérêt à me taire et à vous demander de partir sur le champ. La vérité se situe probablement quelque part entre ces deux extrêmes mais la question n’en reste pas moins fondamentale.

Fanella eut à un nouveau un profond soupire que cette fois elle ne chercha pas à dissimuler.

- C’est une équation à la fois simple et très complexe, pour quelqu’un comme moi qui ne comprends que les déductions et les preuves  : est-ce que je peux vous faire confiance ? Et si oui ? Comment le saurais-je ?

A cause de sa nervosité, elle tira sur une des oreilles de son pyjama avant de remettre à la hâte sa main sur ses genoux, espérant que son interlocutrice n’avait rien remarqué sans trop y croire.
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Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# Re: No body, no crime ♪Ven 29 Oct - 19:15
Jesse avait exposé les raisons de sa venue assez succinctement, allant à l’essentiel. Il restait de nombreuses personnes à potentiellement interroger aujourd’hui, de la route à faire et Fanella qu’elle avait en face d’elle en pyjama lapin semblait peu désireuse de faire durer cet entretien. L’espionne pouvait le comprendre, surtout dans sa situation qui semblait compliquée pour elle ne savait quelle raison. Elle ne voyait pas trop comment un générateur défaillant pouvait plonger quelqu’un dans une profonde dépression mais après tout, une certaine pression devait peser sur ses épaules. Malheureusement, elle devait faire son travail et apporter les réponses que la scientifique voudrait bien lui donner. Et en parlant de réponses, elle n’était pas prête à ce qu’elle était sur le point de recevoir.

- J’imagine que vous avez déjà vu Jonathan et qu’il vous aura parlé du trou noir. Tel que je le connais, il aura surtout eu à cœur de montrer que le problème est résolu et il vous aura parler de nos licenciements disciplinaires également. Probablement, il vous aura proposé de voir le générateur pour que vous puissiez constater vous-même que le danger est écarté. Je sais qu’il l’est. Je lui fais confiance pour avoir fait tout ce qui était en son pouvoir. En revanche, il n’aura rien dit, ou très  peu, sur les raisons qui ont conduit ces trois… anciens employés à se conduire comme ils l’ont fait. En effet, il est tenu par les accords de confidentialité et il doit déjà redouter d’être allé trop loin. J’ose espérer que vous n’avez pas eu le culot d’aller les interroger avant moi, même si évidemment vous savez déjà qui ils sont, où ils vivent, ce qu’ils font au moment où je parle ou presque.

Intérieurement, Jesse sourit allègrement pour faire passer la surprise d’une telle répartie. Ses mots plein d’intelligence contrastaient tellement avec cette chambre et ces habits… Tout cela devenait décidément très intéressant. Son ton triste laissait peu à peu transparaître de la colère lorsqu’elle parlait des employés licenciés. Evidemment, leurs actes n’avaient pas du plaire à la directrice des recherches. Cela rendait la jeune femme encore plus curieuse de savoir leurs motivations.

- Vous êtes perspicace madame Ozark, nous sommes effectivement allés au laboratoire pensant que vous y étiez et nous avons rencontré Jonathan. C’est lui qui nous a fourni votre adresse et à répondu à certaines de nos questions. Et même si nous savons où se trouvent vos anciens employés, nous ne sommes pas encore allés à leur rencontre. Jonathan à eu l’air de dire qu’ils pourraient briser les accords de confidentialité sans trop de mal alors, même si je suis bien curieuse de connaître les tenants et aboutissants de cette affaire, nous ne sommes pas là pour outrepasser la loi.

Du moins pas sans un ordre direct de leurs supérieurs. Mais puisque le danger était effectivement écarté et que des mesures avaient été prises, il n’y avait pas d’urgence à apporter davantage d’informations techniques pour le générateur. C'était en partie pour cela qu'ils avaient jugé que ça ne valait pas la peine d'aller le voir avec Jonathan.

- Il n’y a que deux raisons qui ont pu vous pousser à venir me trouver. Soit vous n’êtes pas tout à faits convaincus encore que l’humanité est en sureté et votre but est vous assurer qu’aucun autre trou noir de risque d’apparaître et de nous engloutir tous. Dans ce cas là, j’ai intérêt à vous dire tout ce que je sais et même à vous expliquer ce que nous avons découvert exactement et vous faire parcourir les évènements sans rien vous cacher sinon le fonctionnement de notre machine et les motivations des fauteurs de trouble à l’origine de cette catastrophe.  Soit, vous êtes là pour essayer de vous approprier mes recherches et nuire à la neutralité dans laquelle j’essaye de maintenir mon laboratoire et le trou noir n’est qu’un prétexte pour essayer de nous pousser à parler. Vous vous demandez si mon appareil a des applications militaires possibles ou si j’ai découvert quoique ce soit qui puisse se monnayer à l’international. Dans ce cas votre objectif est de compromettre le secret autour des mes recherches, non dans l’optique du bien commun, mais au final, que vous en ayez conscience ou non, pour l’enrichissement de quelques uns seulement. Alors, j'ai intérêt à me taire et à vous demander de partir sur le champ. La vérité se situe probablement quelque part entre ces deux extrêmes mais la question n’en reste pas moins fondamentale. C’est une équation à la fois simple et très complexe, pour quelqu’un comme moi qui ne comprends que les déductions et les preuves  : est-ce que je peux vous faire confiance ? Et si oui ? Comment le saurais-je ?

Cette fois le sourire de Jesse se fit plus visible sur les traits fins de son visage. Il était clair qu’elle ne parviendrait pas à la berner même en le voulant. Raison de plus pour jouer franc jeu. Elle commençait à apprécier la capacité de réflexion de cette jeune femme. Il ne fallait clairement pas la sous-estimer ou se fier aux apparences. Elle ne voyait presque plus le pyjama aux oreilles de lapin.

- En temps qu’espionne je pars du principe que je ne peux faire confiance à personne mais en disant ça, je me tire une balle dans le pied, rétorqua-t-elle avec un petit rire amusé. Je vais être franche et honnête avec vous et les informations que je vais vous donner, même si elles me mettront peut-être un peu dans les ennuis, vous pourrez les vérifier. Vous êtes une scientifique de renom madame Ozark, appelez le directeur de la CIA et il décrochera pour confirmer ce que je vais vous dire.

Directeur qui risquait de ne pas être ravi d’apprendre que les tenants et aboutissants d’une discussion confidentielle s’étaient ébruités. Surtout s’il était impliqué. C’était un risque qu’elle acceptait de prendre. Au pire elle se ferait taper sur les doigts, au mieux on se montrerait conciliant puisqu’elle ne révélait rien de dramatiquement sensible.

- Lors de notre réunion, nous avons effectivement évoqué la possibilité d’utiliser votre création comme une arme. Ce à quoi le directeur à répondu qu’une arme capable de créer des trous noirs n’intéressait personne. Le but de la CIA n’est pas de détruire ses adversaires ou le monde mais plutôt de protéger les Etats Unis d’Amérique. Ce pour quoi je me suis engagée. Sachez donc que votre machine n’intéresse pas nos supérieurs, qu’ils ne comptent ni la voler, ni la revendre, ni l’utiliser.

Tout le monde avait des secrets, ses supérieurs aussi. Il avait été question de ressortir une cold case lors de leur réunion après tout. Mais le directeur n’avait rien dit de plus, preuve que lui-même avait des choses à cacher. Elle ne pouvait être responsable ou garante des actions de quelqu’un d’autre sans en connaître tous les aspects. En tout cas, Jesse n’était pas là pour tromper qui que ce soit ou lui tirer les vers du nez. Leur début de discussion avait terminé de lui prouver que ça ne marcherait pas.

- Nous étions tous par contre assez intéressés de savoir si vous avez effectivement réussi à contacter des fantômes venus de l’au-delà avec cette machine. Comme j’ai bien compris que la réponse se trouvait au-delà de vos accords de confidentialité, je pourrais très bien revenir bredouille. La seule chose dont je voudrais m’assurer c’est que les trois personnes que vous avez licenciées, ne pourraient pas, elles, monnayer quelques connaissances ou créer d’elles même un autre générateur pour s’en servir comme d’une arme.

Jesse demeurait assez sceptique sur cette histoire de fantômes et ce n’était pas une priorité. Rien d’autre qu’un maigre bonus à ajouter à leur enquête mais ni elle ni Cassidy ne craignaient quoi que ce soit en rentrant les mains vides. Il était sans doute trop prématuré pour réfléchir aux possibilités que pouvaient offrir le fait de parler avec des fantômes.
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Sam 30 Oct - 18:33
Fanella avait décidé de jouer franc jeu avec son interlocutrice et de lui explique le dilemme dans lequel elle se trouvait. Elle commença par exposer où elle estimait que les enquêteurs en étaient dans leurs recherches. Jesse confirma qu’elle ne se trompait pas et surtout qu’ils n’étaient pas encore allés voir Tanner et les autres pour entendre leur version des faits. Cela au moins constituait un avantage. La chercheuse poursuivit en exposant les raisons qui faisaient qu’elle hésitait à parler. A mesure qu’elle parla le sourire de son interlocutrice s’étira. L’anxiété sociale de Fanella battit en retraite et elle se sentit mieux. Même en pyjama lapin, elle la prenait au moins un peu au sérieux.

- En temps qu’espionne je pars du principe que je ne peux faire confiance à personne mais en disant ça, je me tire une balle dans le pied, répondit-elle. Je vais être franche et honnête avec vous et les informations que je vais vous donner, même si elles me mettront peut-être un peu dans les ennuis, vous pourrez les vérifier. Vous êtes une scientifique de renom madame Ozark, appelez le directeur de la CIA et il décrochera pour confirmer ce que je vais vous dire.

Cette façon de s’exprimer inspira en effet confiance à la jeune chercheuse. En même temps, il s’agissait d’une espionne comme elle venait de le souligner. Inspirer confiance devait faire parti de l’arsenal de ses compétences. L’idée qu’elle pourrait vérifier ses dires l’aidait malgré tout. Elle attendit la suite, essayant d’observer son attitude pour mieux se faire une opinion.

- Lors de notre réunion, nous avons effectivement évoqué la possibilité d’utiliser votre création comme une arme.

Cette première déclaration fit froncer les sourcils à Fanella. Peut-être s’agissait-il bien de ce qu’elle redoutait.  Elle tira à nouveau sur l’oreille de son pyjama pour se rassurer.  Néanmoins mieux valait ne pas tirer de conclusion hâtives, elle laissa son interlocutrice poursuivre.

- Ce à quoi le directeur à répondu qu’une arme capable de créer des trous noirs n’intéressait personne. Le but de la CIA n’est pas de détruire ses adversaires ou le monde mais plutôt de protéger les Etats Unis d’Amérique. Ce pour quoi je me suis engagée. Sachez donc que votre machine n’intéresse pas nos supérieurs, qu’ils ne comptent ni la voler, ni la revendre, ni l’utiliser.

Fanella se sentit rassurée. Peut-être qu’elle allait tout lui dire finalement, du moins, ce qu’elle avait besoin de savoir. « Protéger les Etats Unis d’Amérique » à quel prix ? Avec quelles méthodes ? Elle n’avait jamais compris le concept du patriotisme et son intérêt, pour autant cette femme qu’elle avait en face d’elle semblait visiblement convaincue qu’elle oeuvrait pour le bien au sens moral du terme. Sur ce point, elle allait aller dans son sens.

- Votre directeur a raison. Nous ne pouvons pas à l’heure actuelle maîtriser les trous noirs. Ils grossissent de manière exponentielle à mesure qu’ils engendrent de la masse. Lorsqu’ils se forment ils sont si petits qu’on ne peut les mesurer ou même les localiser avec aucun des appareils dont nous disposons à l’heure actuelle. Une minute plus tard il est devenu mathématiquement impossible de stopper leur évolution. Et dans l’univers il n’y a que très peu de choses aussi statistiquement improbables que d’arrêter la formation d’un tel phénomène.

Elle eut une pensée émue pour Eugène. Quel être improbable, au sens statistique du terme. Quelle magnifique créature capable d’inverser l’inexorable. S’il n’était vraiment plus là, parti pour toujours, ça n’en était que plus triste. Ce sentiment qui l’accablait depuis des jours passa sur son visage sans qu’elle puisse l’empêcher.

- Nous étions tous par contre assez intéressés de savoir si vous avez effectivement réussi à contacter des fantômes venus de l’au-delà avec cette machine. Comme j’ai bien compris que la réponse se trouvait au-delà de vos accords de confidentialité, je pourrais très bien revenir bredouille. La seule chose dont je voudrais m’assurer c’est que les trois personnes que vous avez licenciées, ne pourraient pas, elles, monnayer quelques connaissances ou créer d’elles même un autre générateur pour s’en servir comme d’une arme.

L’esprit de Fanella se mit à tourner à plein régime. Elle n’avait pas pensé une seconde que Tanner et sa clique pourraient vouloir produire un autre générateur pour l’utiliser à leurs fins personnelles. Certes, ils ne pouvaient pas concevoir de trous noirs militaires. Cependant si la terreur l’emportait, ils pourraient très bien monter une équipe, et trouver des fonds pour fabriquer des dizaines de machines à torturer. L’idée même lui glaça le sang. Seule, elle ne pouvait pas l’empêcher, avec l’aide de la CIA peut-être. Ils pourraient les surveiller, leur mettre des bâtons dans les roues s’ils décidaient. Sans quoi, Tanner pouvait bien vendre le fonctionnement du générateur au plus offrant pour fabriquer des machines à torturer des fantômes. Elle pouvait imaginer en quoi cela pourrait intéresser un pays en guerre par exemple.  Qu’avait-elle fait, mais qu’avait-elle fait ? Elle n’aurait jamais du concevoir cet engin. Mieux valait parler en tout cas. De toute façon pour se faire elle n’était obligée ni d’expliciter le fonctionnement du générateur, ni de nommer explicitement Eugène. Il faudrait simplement qu’elle omette le caractère exceptionnel de sa présence.

- Je viens juste de réaliser que nous pourrions bien avoir un intérêt commun. Alors je vais vous dire ce que vous voulez savoir. Je suis la seule à ne pas être soumise aux accords de confidentialité. C’est mon invention et je peux en disposer comme je le souhaite, même si je me suis effectivement engagée à ne pas la vendre auprès du comité de sécurité.


« Un intérêt commun si tant est que les Etats Unis d’Amériques ne soient pas intéressées par une machine à torture » compléta-t-elle mentalement. De toute façon, Tanner pourrait la leur fournir et elle pourrait bien faire tous les procès qu’elle voudrait, rien ne l’empêcherait.

- Nous avons effectivement réussi à contacter une entité en provenance de l’au delà. Comme souvent la réalité des choses nous a surpris par sa complexité. En fait, il existe un « entre deux » entre notre monde et l’autre de quoi qu’il s’agisse. C’est de là que proviennent les créatures que nous sommes accoutumés à appeler fantômes. Du moins c’est notre hypothèse de travail. Enfin… Cette entité a librement choisi de rester auprès de nous quelques temps, afin de nous parler de la mort et nous a permis de l’étudier dans une certaine mesure.


Fanella avait beau lutter des sanglots montaient dans sa voix.

- Je suis désolée.. tout cela m’a touchée personnellement.

Elle se força à respirer pour se reprendre, mais deux larmes  roulèrent sur ses joues et elle renifla comme une enfant.

- J’étais un peu… un peu bouleversée par tout cela, l’idée de cet.. entre deux… de savoir ce qui se passe après en somme et…

C’était un mensonge évidemment. Ce qui l’avait bouleversée c’était d’apprendre qu’Eugène pouvait modifier son esprit ses souvenirs, ses émotions mais cela mieux valait ne pas le dire.

- Enfin je suis rentrée chez moi quelques heures pour me reposer et… et pendant ce temps… Tanner et les autres… ils ont…

Elle du s’y reprendre à plusieurs fois. Prononcer ces mots à haute voix était tellement douloureux.

- Ils ont décidé d’utiliser le générateur pour la torturer. C’était la première fois, la première fois que l’humanité entrait en contact avec une personne décédée de manière contrôlée et cette personne s’est montré d’une grande gentillesse, vraiment elle… et ils ont… leur première pensée, leur première réflexe a été de lui faire mal, de lui faire mal je ne sais même pas ce qu’ils voulaient savoir… ils avaient peur… ils ne pensaient pas que nous allions réussir je crois et…

Fanella pleurait trop pour parler alors elle attrapa dans ses bras un petit panda blanc qui traînait là pour le serrer dans ses bras, le temps de se calmer. Puis elle tira un mouchoir de la poche de son pyjama lapin pour se moucher. Se concentrer sur l’important, sur les faits, c’est ça qui la sauverait.

- Lorsqu'il ne génère pas de trou noir, le générateur est inoffensif pour les humains, même si lancé aussi fort que ce jour là, il fait beaucoup de bruit et peut faire trembler le sol. En revanche, au delà d’un certain seuil, il est nuisible pour les fantômes comme nous l’avons malheureusement découvert ce jour là. Je crois… je crois que malheureusement… ça… plus le départ de tour noir… J’ai bien peur que…

De nouveau l’émotion prenait le dessus.

- Je crois que cette entité, j'ai peur qu'ils l'aient faite passer… de l’entre deux…a…

Elle ne put pas finir sa phrase et il lui fallu encore un moment à se bercer maladroitement tenant toujours sa peluche contre elle.

- Vous m’avez comprise je crois. Le générateur, ne peut pas faire de mal aux vivants, mais il peut faire mal aux morts et peut-être même les tuer d’une certaine façon. Donc si comme vous le dites vous vous souciez du sort des Etats Unis d’Amériques, vous ferez en sorte que ça n’arrive pas. Vous ferez en sorte qu’on laisse les morts tranquilles sans quoi, qui sait ce qui pourrait se passer ?  Nous ne savons si peu de choses de cet entre deux. Rien n’empêche que d’autres entités puissent traverser dans l’autre sens.

Fanella doutait qu’une telle chose soit possible ou même probable, mais ça n’était pas impossible mais elle avait besoin de convaincre de son interlocutrice que stopper Tanner et ses comparses était dans son intérêt plutôt que de collaborer avec eux pour s’en prendre à d’innocentes personnes. Elle espérait que cela avait fonctionné. Elle n’avait pas beaucoup d’autres espoirs de toute façon.
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Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# Re: No body, no crime ♪Sam 30 Oct - 21:25
Au fur et à mesure que Jesse expliquait ses motivations ainsi que celles de ses employeurs, Fanella semblait commencer à se détendre, sans doute rassurée par le fait que sa création n'intéressait pas les dirigeants du pays pour faire la guerre et s'entretuer. Pas besoin d'un master en physique quantique pour comprendre qu'un trou noir était incontrôlable et que tout le monde pouvait en subir les conséquences. Lorsqu'elle reprit la parole, la chercheuse semblait elle aussi pencher en ce sens.

- La NASA n'a obtenu des relevés que sur quelques secondes avant que le trou noir disparaisse mais cela a été suffisamment inquiétant pour nous contacter, précisa-t-elle.

Une question subsistait pourtant ; comment le trou noir s'était-il refermé ? Surtout s'il était impossible de freiner leur évolution. L'espionne comptait bien aborder ce point mais elle sentait que son interlocutrice avait aussi beaucoup de choses sur le coeur. Elle s'autorisa donc a tirer la chaise du bureau pour s'installer à peu près a la hauteur de la jeune femme sur son pouf, plutôt que de rester debout à la dominer de toute sa hauteur.

- Je viens juste de réaliser que nous pourrions bien avoir un intérêt commun. Alors je vais vous dire ce que vous voulez savoir. Je suis la seule à ne pas être soumise aux accords de confidentialité. C’est mon invention et je peux en disposer comme je le souhaite, même si je me suis effectivement engagée à ne pas la vendre auprès du comité de sécurité.

Un certain soulagement retomba dans le coeur de Jesse. Elle n'était pas venue avec une enveloppe cachetée faisant office de porte monnaie sans fond pour l'acheter. C'était toujours satisfaisant de réussir à convaincre quelqu'un et qu'une mission se déroule sans trop d'accrocs. Obtenir des informations de la créatrice de cette invention, personne ne pouvait rêver mieux. Mais encore une fois, elle ne s'attendait pas à ce qui allait suivre.

- Nous avons effectivement réussi à contacter une entité en provenance de l’au delà. Comme souvent la réalité des choses nous a surpris par sa complexité. En fait, il existe un « entre deux » entre notre monde et l’autre de quoi qu’il s’agisse. C’est de là que proviennent les créatures que nous sommes accoutumés à appeler fantômes. Du moins c’est notre hypothèse de travail. Enfin… Cette entité a librement choisi de rester auprès de nous quelques temps, afin de nous parler de la mort et nous a permis de l’étudier dans une certaine mesure. Je suis désolée.. tout cela m’a touchée personnellement

L'espionne sceptique ne put cette fois pas contenir son expression de surprise. Le temps d'une seconde elle se demanda si Fanella se payait sa tête mais elle semblait on ne peut plus sérieuse et n'avait aucun intérêt à mentir la dessus. C'était toutes ses croyances et sa conception de la mort qui basculaient. Elle dut malgré tout ranger cette information dans un tiroir de son esprit méthodique. Ce n'était pas un moment approprié pour prendre le temps de réfléchir à tout cela, elle devait au contraire se focaliser sur l'instant présent.

- Ne vous excusez pas, je peux tout a fait l'entendre, c'est une situation hors du commun.

Cela faisait soudain beaucoup plus de sens avec les propos de Jonathan, du majordome et de sa mère qui la qualifiaient de souffrante. Une tristesse indicible perçait dans la voix tremblotante de la chercheuse et bien qu'une espionne ne doive pas faire preuve de trop d'empathie, Jesse ne pouvait qu'être confrontée à l'existence de ces sentiments qui enflaient et des quelques larmes qui coulaient de ses yeux. Elle n'était pas certaine encore de ce qui les provoquait réellement alors elle la laissa continuer.

- J’étais un peu… un peu bouleversée par tout cela, l’idée de cet.. entre deux… de savoir ce qui se passe après en somme et… Enfin je suis rentrée chez moi quelques heures pour me reposer et… et pendant ce temps… Tanner et les autres… ils ont… Ils ont décidé d’utiliser le générateur pour la torturer. C’était la première fois, la première fois que l’humanité entrait en contact avec une personne décédée de manière contrôlée et cette personne s’est montré d’une grande gentillesse, vraiment elle… et ils ont… leur première pensée, leur première réflexe a été de lui faire mal, de lui faire mal je ne sais même pas ce qu’ils voulaient savoir… ils avaient peur… ils ne pensaient pas que nous allions réussir je crois et…

Fanella avait eu du mal à tout raconter et avait du s'interrompre plusieurs fois. Par pudeur, la blonde n'avait pas pipé mots, le silence valant parfois mille mots tandis qu'elle lui ouvrait avec peine son coeur sur la situation. Jesse ne s'était pas attendu a quelque chose d'aussi grave. Elle avait pensé à un sabotage par jalousie, adversité mais pas a une séance de torture sur un fantôme. Elle qui n'y croyait même pas il y avait de cela quelques minutes. La scientifique s'était mise à sangloter, serrant une peluche de panda contre elle et tout d'un coup cela ne lui paraissait plus si ridicule.

- Vous venez de vivre un évènement traumatisant, prenez votre temps pour le raconter, lui dit-elle calmement pour la rassurer, elle pouvait prendre le temps de réfléchir.

Elle était si jeune et sa plus grande hantise semblait de voir son œuvre détournée. Ce qui était arrivé sous ses yeux et une séance de torture n'était jamais facile à observer sans des années d'entraînement. Et même après ça les images rongeaient de l'intérieur au fil du temps.

- Lorsqu'il ne génère pas de trou noir, le générateur est inoffensif pour les humains, même si lancé aussi fort que ce jour là, il fait beaucoup de bruit et peut faire trembler le sol. En revanche, au delà d’un certain seuil, il est nuisible pour les fantômes comme nous l’avons malheureusement découvert ce jour là. Je crois… je crois que malheureusement… ça… plus le départ de trou noir… J’ai bien peur que…Je crois que cette entité, j'ai peur qu'ils l'aient faite passer… de l’entre deux…a… Vous m’avez comprise je crois.

Jesse hocha la tête avec un air grave, comprenant où elle voulait en venir. Fanella craignait que ses trois employés n'aient pour ainsi dire tué un fantôme. Quelle cruelle perte pour la science, surtout s'il était prêt à aider et fournir des informations. Il était intéressant de constater que c'est le destin de ce fameux fantôme qui semblait l'affecter autant. Cela faisait plus ou moins sens aux yeux de l'espionne, ils avaient dû quelque peu discuter et il pouvait parfois être facile de s'attacher. Encore une fois elle ne jugeait pas. C'était beaucoup plus d'informations offertes que tout ce qu'elle aurait déjà pu demander.

- Le générateur, ne peut pas faire de mal aux vivants, mais il peut faire mal aux morts et peut-être même les tuer d’une certaine façon. Donc si comme vous le dites vous vous souciez du sort des Etats Unis d’Amérique, vous ferez en sorte que ça n’arrive pas. Vous ferez en sorte qu’on laisse les morts tranquilles sans quoi, qui sait ce qui pourrait se passer ? Nous ne savons si peu de choses de cet entre deux. Rien n’empêche que d’autres entités puissent traverser dans l’autre sens.

Une invasion de fantômes sur Terre ne sonnait pas comme une excellente idée. Et effectivement, forte de ces nouvelles informations elle pouvait a présent proposer une surveillance accrue des trois anciens employés à ses patrons. Puisqu'elle avait la certitude de la bouche de Fanella que le générateur n'était pas dangereux pour les humains et que la création d'un trou noir ne pouvait qu'être volontaire et que d'après Jonathan la sécurité avait été accrue, son travail était techniquement accompli.

- Merci Madame Ozark, commença-t-elle. J'ai conscience à présent que ce n'était pas facile de raconter ce qu'il s'est produit. Avec vos informations je devrais pouvoir proposer de mettre vos trois anciens employés sous écoute et surveillance rapprochée. Et surtout rassurer tout le monde sur le fait qu'un trou noir ne devrait plus réapparaître de sitôt.

Elle avait pris quelques petites notes discrètes dans son calepin pour être certaine de se rappeler de tout mais tout ceci lui apparaissait tellement incroyable voire improbable qu'elle ne risquait pas vraiment d'en oublier une miette. Cassidy allait il seulement la croire quand elle lui raconterait toute l'histoire ?

- Si vous permettez je suis malgré tout curieuse de savoir comment vous avez refermé ce trou noir.

Elle avait plein d'autres questions sur ce fameux fantôme. Elle aurait aimé connaître son identité mais peut être que si Fanella n'en avait pas parlé c'était qu'elle souhaitait la conserver secrète et qu'il ne servait à rien de lui demander. Elle voyait mal cela comme un oubli de sa part mais plutôt comme une omission volontaire. Du reste si ses patrons voulaient plus d'informations ils pouvaient eux aussi prendre un téléphone et poser la question.
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Sam 30 Oct - 23:47
Après mûre réflexion, Fenalla avait jugé utile de dire la plus grande partie de la vérité. Malgré la difficulté elle avait raconté la découverte d’une entité venue de l’au delà. Elle avait confié comment Tanner et les autres avaient utilisé le générateur comme une arme de torture à cause de la peur que leur causait l’arrivée de cet être étrange parmi eux. Elle avait omis son identité ainsi que quelques autres détails. A la fin de son récit, elle avait subtilement soulevé la possibilité de l’arrivée d’autres fantômes sur terre, si l’humanité devait montrer davantage d’hostilé. Elle était en pyjama lapin, les yeux rouges et les joues abîmés par les larmes. Malgré tout, elle estimait s’être sortie admirablement de cette épineuse situation. L’enquêteuse avait en plus fait preuve de beaucoup d’empathie, ce qui l’avait aidée à aller au bout de ce récit si difficile. Finalement, la situation aurait pu beaucoup plus mal tourner. Peut-être pouvait-elle reprendre un peu espoir dans la capacité de l’être humain de tendre une main plutôt que de brandir des armes.

- Merci Madame Ozark, remercia Jesse.

Fanella risqua un sourire à travers la tristesse de son visage.

- J’ai conscience à présent que ce n'était pas facile de raconter ce qu'il s'est produit. Avec vos informations je devrais pouvoir proposer de mettre vos trois anciens employés sous écoute et surveillance rapprochée. Et surtout rassurer tout le monde sur le fait qu'un trou noir ne devrait plus réapparaître de sitôt.

Cette proposition la satisfaisait plutôt. C’était exactement ce qu’elle attendait de la CIA et la raison pour laquelle elle avait accepté de donner toutes ces informations.

- Je pense que c’est une bonne idée, oui, répondit Fanella en reniflant.

Pourvu que tout cela ne dégénère pas. Cette nuit elle allait sûrement malgré tout rêver de Tanner, torturant d’autres fantômes. Elle n’oublierait jamais le visage décomposé d’Eugène, son corps de fumé se disséminant dans l’air.

- Si vous permettez je suis malgré tout curieuse de savoir comment vous avez refermé ce trou noir, reprit Jesse.

Evidemment, Fanella s’attendait à cette question. Jesse ne pouvait pas ne pas y penser. Elle avait une réponse toute prête pour ça.

- C’est un mystère que nous allons essayer de résoudre, à vrai dire je n’en sais rien pour être honnête. Tout s’est passé très vite alors… je ne suis pas sûre mais… J’ai l’intime conviction que c’est cette entité, avant de disparaître pour de bon qui l’a refermé. Comment cela est possible ? Pourquoi un fantôme pourrait-il faire une telle chose ? Je l’ignore. Après tout, j’ai peut-être vu ce que je voulais voir à ce moment là… Qu’on était… pardonnées en quelques sortes en tant qu’êtres humains… Cela dit, il existe une infime probabilité que cela se produise spontanément malgré tout. Une des plus faibles de l'univers mais statistiquement, dans un monde infini en temps, tout arrive au moins une fois. Tout ce à quoi on peut penser, et tellement d'autres choses qui dépassent notre entendement.

Fanella ne s’était jamais senti douée pour mentir. Mais elle le faisait pour protéger Eugène qui les avait tous sauver, alors elle avait pris la peine de réfléchir à celui-là pendant qu’elle parlait. Juste assez d’éléments pour qu’ils la croient et aussi pour qu’ils aient une image positive de cette créature de l’au delà. Suffisamment en tout cas pour qu’ils ne la considèrent pas comme une menace.

- Rassurez-moi, vous allez raconter tout ça au moins de personne possible n’est-ce pas ? Plus de gens savent et moins bien le secret sera gardé.

La chercheuse espérait maintenant que cette discussion allait prendre fin, pour pouvoir enfin se retirer dans la douceur des ses couvertures pour quelques jours encore, le temps que le générateur soit remis en état. Après, elle courrait au laboratoire, pour interroger l’autre monde, l’entre deux. Et elle prierait de toutes ses forces pour qu’il soit toujours là. Le seul être à l’avoir jamais vraiment comprise.
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Eugène (The Sorrow)Lost Ghost
# Re: No body, no crime ♪Dim 31 Oct - 9:49
Jesse avait annoncé à Fanella son intention de proposer une mise sur écoute et une surveillance de ce fameux Tanner et de ses comparses. La décision semblait lui convenir. Aller jusqu’à l’assassinat pur et dur était peut-être un peu exagéré pour des gens dont on ignorait s’ils avaient déjà parlé ou en avait l’intention. Seules les écoutes le diraient. Elle et Cassidy ne s’occuperaient sans doute pas de cette partie du travail, ce n’était pas de leur domaine sur le long terme. L’entretien semblait se terminer doucement et dans de bonnes conditions mais la blonde avait encore une question, intriguée de savoir comment le trou noir s’était refermé.

- C’est un mystère que nous allons essayer de résoudre, à vrai dire je n’en sais rien pour être honnête. Tout s’est passé très vite alors… je ne suis pas sûre mais… J’ai l’intime conviction que c’est cette entité, avant de disparaître pour de bon qui l’a refermé. Comment cela est possible ? Pourquoi un fantôme pourrait-il faire une telle chose ? Je l’ignore. Après tout, j’ai peut-être vu ce que je voulais voir à ce moment là… Qu’on était… pardonnées en quelques sortes en tant qu’êtres humains… Cela dit, il existe une infime probabilité que cela se produise spontanément malgré tout. Une des plus faibles de l'univers mais statistiquement, dans un monde infini en temps, tout arrive au moins une fois. Tout ce à quoi on peut penser, et tellement d'autres choses qui dépassent notre entendement.

Jesse ne pouvait pas prouver qu’il s’agissait de la vérité ou d’un mensonge mais il était tout à fait entendable de mélanger et surinterpréter les faits dans la panique d’une telle situation. La réponse lui suffisait et elle devrait suffire à ses patrons également. Un fantôme capable de refermer un trou noir lui paraissait peu plausible, les statistiques et les probabilités l’étaient beaucoup plus.

- Je vois, déclara-t-elle toujours avec un petit sourire. C’est une bonne façon de voir les choses compte tenu des circonstances, même si je me fierai plus à l’approche statistique. Quoi qu’il en soit, cela clos cet incident.

Elle ne voulait pas dire à cette jeune femme comment travailler mais si jamais un autre trou noir devait se former pour elle ne savait quelle raison, il serait bien de trouver un dispositif fiable pour le refermer. Nul doute que l’évènement risquait de la pousser à cette réflexion de toute façon. Mais puisque le générateur était à présent sous bonne garde, Jesse ne risquait pas d’entendre parler d’anomalie gravitationnelle de si peu.

- Rassurez-moi, vous allez raconter tout ça au moins de personne possible n’est-ce pas ? Plus de gens savent et moins bien le secret sera gardé.

Fanella prêchaient une convaincue. Elle n’allait pas crier tout cela sur tous les toits, d’autant qu’il fallait éviter d’attirer l’attention de Tanner sous peine d’éveiller des soupçons. Elle ne pouvait que donner des garanties pour sa personne ; elle ne pouvait décider de ce que feraient les autres de ces informations mais normalement, elles étaient plutôt bien gardées.

- J’en parlerai un peu à mon coéquipier et surtout à mes supérieurs qui, s’ils sont d’accord, vont mandater quelques personnes pour procéder à la filature. Ces agents n’ont cependant pas besoin d’avoir toutes les informations tant qu’on leur dit quoi chercher. Le secret sera bien gardé, sinon à quoi bon faire surveiller ceux qui pourraient l’ébruiter.

Une petite dizaine de personnes se retrouveraient mêlées à cette affaire mais ceux qui en connaîtraient tout les tenants et les aboutissants se comptaient sur les doigts d’une main. Cassidy risquait de faire la moue quand elle lui cacherait certaines choses mais ainsi allaient les enquêtes, il avait préféré sortir pour que l’entretien se passe mieux. Il accepterait les conséquences de sa décision.

- Sur ce, Madame Ozark, je vous remercie encore une fois du temps que vous m’avez consacré et d’avoir bien voulu coopérer à cette enquête. Je vais vous laisser vous reposer et je veillerai à vous transmettre le même rapport que je vais donner à mes chefs, que vous puissiez en vérifier les informations encore une fois. Portez vous bien et bon courage pour vos recherches.

Jesse se leva et rangea la chaise à son exacte position, comme si elle n’avait jamais été là et que rien de tout ceci n’avait eu lieu. Hormis une carte avec un simple numéro de téléphone qu’elle lui tendit, sans nom ni autres fioritures.

- Juste au cas où, on ne sait jamais, expliqua-t-elle. Ça peut toujours servir.

Jesse inclina légèrement la tête en signe d’adieu et prit la porte. Elle attendit de l’avoir refermée pour regarder Cassidy qui brûlait d’impatience de savoir ce qui s’était dit. Surtout que Jesse semblait se poser tout un tas de questions existentielles maintenant qu’elle n’était plus en face de Fanella. Il allait cependant devoir attendre de retourner dans le cocon insonorisé qu’était leur voiture pour en apprendre davantage. S’ils ne se perdaient pas dans ce château avant.
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Fanella Ozark
# Re: No body, no crime ♪Dim 31 Oct - 12:40
Après ces longues explications, fortes en émotion, il restait la question de comment le trou noir s’était refermé. Fanella avait pensé une réponse sur mesure. Juste assez pour donner une image positive des entités de l’entre deux, pas assez pour que quelqu’un puisse comprendre qu’il ne s’agissait pas de n’importe quelle entité.

- Je vois, déclara l’enquêtrice C’est une bonne façon de voir les choses compte tenu des circonstances, même si je me fierai plus à l’approche statistique. Quoi qu’il en soit, cela clos cet incident.

En temps normal, Fanella aurait argumenté qu’en présence d’un phénomène qui était vraisemblablement régit par la théorie performative les réalités statistiques avaient tendance à voler en éclats mais elle s’en garda bien. Jesse avait pris conscience intellectuellement de l’existence des êtres de l’au delà. Elle ne s’était pas rendu compte de toutes les implications et c’était sans doute pour le mieux. Alors la chercheuse se contenta de sourire un peu elle aussi et de demander à ce que tout ceci reste le plus possible entre elles deux, même si elle savait bien que les différents acteurs de la CIA devraient être mis au courant.

- J’en parlerai un peu à mon coéquipier et surtout à mes supérieurs qui, s’ils sont d’accord, vont mandater quelques personnes pour procéder à la filature. Ces agents n’ont cependant pas besoin d’avoir toutes les informations tant qu’on leur dit quoi chercher. Le secret sera bien gardé, sinon à quoi bon faire surveiller ceux qui pourraient l’ébruiter.

Cette réponse convenait à la chercheuse qui hocha la tête. Au moins, elles partageaient maintenant les mêmes objectifs.

- Je vous remercie, répondit-elle.

Les choses se terminaient infiniment mieux que ce à quoi elle s’était attendue en voyant ces deux enquêteurs débarquer dans sa chambre. En même temps, elle avait été stupide de croire qu’ouvrir un trou noir n’aurait aucune répercussion.

- Sur ce, Madame Ozark, je vous remercie encore une fois du temps que vous m’avez consacré et d’avoir bien voulu coopérer à cette enquête. Je vais vous laisser vous reposer et je veillerai à vous transmettre le même rapport que je vais donner à mes chefs, que vous puissiez en vérifier les informations encore une fois. Portez vous bien et bon courage pour vos recherches.

- De rien, c’est normal, répondit Fanella. Au moins maintenant je sais que les choses ne risquent pas de dégénérer grâce à vous.

L’enquêtrice se leva, rangea sa chaise à sa juste place et lui tendit une petite carte.

- Juste au cas où, on ne sait jamais, ça peut toujours servir.

La chercheuse s’en saisit. C’était une simple carte avec ses coordonnées. L’enquêtrice lui fit un simple signe de tête pour prendre congé. Elle avait disparu avant que Fanella ne rassemble assez ses esprits pour lui dire au revoir convenablement. Elle rangea la carte là où elle était certaine de pouvoir la retrouver en cas de besoin et alla se remettre dans son lit avec sa peluche, avec le sentiment du devoir accomplit.

La seconde d’après, son ventre émis un grondement assez explicite et elle se demanda depuis combien de temps elle n’avait rien mangé. Alors elle rassembla son courage pour descendre réclamer quelque chose au major d’homme.

***



Fanella avait passé les jours suivants à reprendre peu à peu des forces. L’entretien avec Jesse lui avait  redonné un peu d’espoir et puis si elle avait mis autan d’énergie à essayer de protéger l’identité d’Eugène tout en donnant à la CIA ce dont elle avait besoin c’était que quelque part elle pensait qu’il pouvait être toujours là, dans l’entre deux. Cette pensée l’avait obsédée et elle en rêvait la nuit, envisageant mille scénarios concernant ce jour où elle pourrait enfin tenter un nouveau contact.

Aussi, elle sursauta lorsque son téléphone sonna. Comme elle s’y attendait c’était Jonathan.

- J’ai plusieurs choses à te dire… commença-t-il.

- Le générateur est de nouveau opérationnel ? demanda-t-elle sans prendre le temps de lui dire bonjour.

- Non pas encore tout à fait. L’équipe technique m’a annoncé qu’ils auraient terminé demain soir à 20h, c’est une des raisons de mon appel.

- Ah, répondit Fanella ne parvenant pas à cacher sa déception. Deux jours.. cela lui semblait interminable.

- Je voulais aussi te tenir au courant des avancées de l’équipe de prospection qui s’intéresse aux corps des entités avec lesquelles ils ont toujours contact. Statistiquement, il semblerait que leurs corps se décomposent plus lentement. Évidemment on a d’abord pensé à un effet performatif mais en fait il n’en est rien. Autour de ces corps le temps passe un tout petit peu plus lentement. Plus l’entité est proche de son corps, plus le temps ralenti autour de celui-ci et…

- Tu peux m’envoyer les données sur le mail sécurisé ? J’arrive, répondit Fanella.

Son esprit s’était remis en route a grande vitesse après ces quelques jours de sommeil. La conclusion se tirait sans difficulté. Les chiffres d’Eugène étaient bien plus forts que ceux des entités classiques. Les images de sa décomposition juste après l’intervention désastreuse de Tanner et les autres se dessinèrent dans son esprit. Si elle les regardait avec objectivité il s’agissait peut-être de l’état de son corps réel, quelque part au Kazakhstan. Et ce corps là, dans l’eau depuis si longtemps aurait normalement du être en beaucoup plus mauvais état que cela. Eugène avait probablement raison depuis le début. Il restait coincé dans l’entre deux parce que le lien à son corps restait encore trop fort.

- Attends Fanella, tu as peut-être encore besoin de te reposer, répondit Jonathan au bout du fil, et puis tes jours de congés ne sont…

- Tu crois que le processus peut s’inverser ? Tu crois que la présence d’Eugène près de son corps pourrait renverser le cours du temps et…  
coupa la chercheuse.

Jonathan eut un rire.

- J’y ai pensé aussi. Pour le savoir il faudrait prendre les données que nous avons sur les autres entités et les coupler avec ce que nous savons sur Eugène à partir des enregistrements du générateur en prenant en compte la variabilité quantique et les effets de rétroversions successives. Je ne connais qu’une seule personne capable d’effectuer un tel calcul.

La jeune chercheuse sut immédiatement ce qu’elle avait à faire. Mettant Jonathan sur haut parleur, elle commença à s’habiller tout en lui parlant à toute vitesse.

- Oui et de toute façon je n’obtiendrais qu’une probabilité à fluctuation majeur mais si l’inversion des ondes crée une ubiquité temporelle et que sous la force de champ des fronts d’ondes inversés se percutent entre eux en générant des rétroversions régulières alors… alors je ne vois pas pourquoi cela serait impossible…


- Oui, mais il faut prendre en compte la variabilité des facteurs quantique Fan, un seul anti-électron à la mauvaise place et… réprit Jonathan.

- Mais justement si la force de champ est suffisante, ils s’aligneront à cause de la portée performative accomplie par l’esprit et… reprit Fanella qui manqua de chuter en enfilant son pantalon.

- Ce qui veut dire que pour que ça marche Fanella, il faut que Eugène veuille revenir d’entre les morts.

La jeune femme se stoppa net dans son mouvement et fit silence. Ses yeux manquèrent de se remplir de larmes mais elle se reprit juste à temps.

- Essaye de ne pas trop t’attacher à cette idée d’accord ? Je ne sais pas ce que t’as fait Eugène pour que tu tiennes autant à lui aussi vite alors que je te vois jamais t’attacher à personne mais… pour l’instant pour autan qu’on sache, il est mort d’accord ? Peut-être qu’il n’est même plus dans l’entre deux et alors…

Fanella ferma les yeux et malgré cela, deux larmes épaisses roulèrent sur ses joues.

- Je sais, coupa-t-elle, je sais…laisse moi espérer.

Jonathan soupira à l’autre bout du fil.

- Je veux juste éviter que tu t’effondres de nouveau c’est tout. Viens au laboratoire tranquillement quand tu pourras. Fais le calcul. S’il s’avère positif et que Eugène est toujours là, c’est promis je viendrais au Kazakstan avec toi pour voir de mes propres yeux la première tentative de résurrection de l'histoire de l’humanité.

- D’accord, répondit Fanella la voix tremblante, merci d’avoir appelé.

Ils raccrochèrent et la jeune chercheuse continua de s’habiller en essayant de sécher ses larmes. Elle répondit à peine à sa mère qui lui demanda où elle allait. Mme Ozark su d’emblée qu’à nouveau, elle ne verrait pas sa fille pendant plusieurs mois. Fanella passa toute la journée, ainsi que celle du lendemain sur le calcul de probabilité. Ce fut un des plus difficiles qu’elle ait jamais eu à faire mais à la fin, le résultat fut celui qu’elle attendait. Oui, virtuellement, mathématiquement, l’aura d’antimatière et d’ondes d’inversées d’Eugène pouvait tout à fait faire remonter le temps à son corps et alors les calculs montraient très clairement que les fronts d’inversaient à nouveau. Le corps ne subirait aucun dommage ni dans l’immédiat ni après. Avait-elle découvert l’immortalité ? Probablement pas, puisque le phénomène ne concernait que les morts qui restaient dans l’entre deux, une minorité de situations donc et l’immense majorité d’entre eux n’étaient juste pas assez forts. De toute façon, elle ne l’annoncerait à personne, pas même Jonathan avant que le premier intéressé ne soit informé. De toute façon, comme il l’avait souligné, pour que ça marche, il faudrait qu’il le veuille. C’était la dernière inconnue de l’équation.

A 20h tapantes la mine de Fanella était solennelle lorsque les équipes lui confirmèrent que la machinerie était opérationnelle et lui montrèrent comment déverrouiller l’immense clavier de commande derrière la vite qui avait été changée.

Revenir ici était difficile, dans sa tête elle entendait Eugène crier à nouveau mais c’était le seul moyen. La jeune chercheuse demanda aux équipes de la laisser seule puis elle appuya sa main à l’endroit prévu à cet effet, montra son visage à la caméra et récita son nom pour le contrôle vocal.

Une lumière verte traversa le tableau de contrôle éclairant tour à tour les boutons pour montrer que l’ensemble se déverrouillait. Elle alluma la machine qui n’émit que la vibration rassurante à laquelle elle s’attendait. Les mains tremblantes, elle poussa les potards délicatement et se racla la gorge.

- Est-ce qu’il y a quelqu’un ? demanda-t-elle, incertaine.

Après tout, quelqu’un d’autre pouvait très bien se trouver dans l’entre deux à ce moment là.

Elle enclencha le mécanisme, l’onde de choc de l’inversion des ondes retentit puis tout redevint calme dans la lumière bleue de l’anneau.
Fanella Ozark
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